dimanche 9 septembre 2007

Le père Jacques Désiré Laval

Jacqueline et Denise . Pèlerinage au tombeau du père Laval.
Le bienheureux père Jacques Désiré Laval.. Pour la fête du bienheureux père Laval, ce dimanche 9 septembre 2007, je fais parvenir à mes parents et amis, en particuliers ceux qui se sont expatriés zn Europe, Australie et Nouvelle Zélande. aux bons soins de Blogger, Internet,la partie de mon livre sur le père Laval que j’avais écrit depuis déjà quelques années mais qui n’a pas été publié. Sténio Félix. .Résumé : Bienheureux Jacques-Désiré Laval. Prêtre - Spiritain Né(e) à Croth (Dioc. d'Evreux) (France) le 18.09.1803 Retourné Dieu le 09.09.1864 à Port-Louis Béatifié(e) le 29.04.1979 par le pape Jean-Paul II à Rome Réf. dans l'Osservatore Romano: 1977 n.14 - 1978 n.39 Préface. Il existe de nombreux livres sur le père Laval. J’ai voulu, surtout, présenter une vie du père Laval avait des notes sur l’esclavage pour ma propre famille. On a beaucoup parlé de l’esclavage ces dernières années. Les médias veulent enfin mettre à jour les atrocités commises et condamner un dégradant commerce. Des groupements de descendants d’esclaves veulent même réclamer des compensations. A qui ? Aux nations esclavagistes peut-être ? L’Angleterre, la France, les Pays Bas, d’autres pays encore ! Ou alors des particuliers descendants des colons ? Pourrait-on oublier les métis qui eux aussi avaient des esclaves ? Je suis moi-même descendant d’esclave en même temps que descendant de métis ayant pratiqué l’esclavagisme. Dans ma toute première jeunesse, on ne parlait pas souvent d’esclavage. Plusieurs grandes familles de descendants d’esclaves qui ne voyaient pas avec plaisir l’ascension sociale des créoles métis, se complaisaient à se dire avec mépris dans leur société renfermée ‘Bah ! Un tel n’est qu’un descendant d’esclave. ‘Les créoles eux-mêmes se subdivisaient en groupuscules selon la couleur. Le ‘faire blanc’, grand créole, ti créole, mozambique. Tous, à l’exception de ces derniers avaient alors honte d’avoir du sang d’esclave dans les veines. Pendant mon adolescence cela avait à peine changé et on n’avait pas beaucoup de considération pour le teint basané. A ma naissance, le 27 décembre 1925, ma mère m’a donné entre autres noms celui de Jacques, voulant me mettre sous le patronage de celui qu’elle considérait déjà comme un saint. Mes souvenirs de jeunesse me ramènent souvent vers les visites familiales au caveau du père Laval. Il y avait alors la vielle église de Sainte Croix et un peu à l’écart le tombeau du père Laval. Je me trouvais, garçonnet de 8 ans, puis de 12 ans ou de 15 ans au milieu de la foule, entourant l’ex veto. J’y suis allé plusieurs fois à Sainte Croix avec ma mère, mon père, mon frère et mes sœurs, mais aussi avec ma tante Janine qui habitait Port Louis. Je me souviens que certains samedis, jour de courses au champ de mars, mon père allait visiter sa sœur qui habitait la rue Madame à Port Louis et on prenait une calèche tirée par un unique cheval, pour aller d’abord à Sainte Croix et ensuite au Champ de Mars. Plusieurs de ces carrioles étaient déjà aux alentours du caveau. Les cochers remueurs parlaient bruyamment de la journée de Courses et du crack ’Chika’. La famille rassemblée autour de mon père se rendait lentement vers le ‘caveau ’. Ma tante allumait sa bougie, et s’agenouillait pieusement. On la regardait remuer ses lèvres et faire de petits gestes bien à elle pendant qu’elle conversait avec le père Laval, demandant des grâces, car elle était souvent malade. Mon frère et moi-même, avions toujours ce mélange de crainte et d’admiration en contemplant le corps du père Laval. On était venu souvent et on connaissant bien ce visage de bonté, avec son reflet de sainteté. En 1935, j’avais 10 ans. Port Louis avait organisé de grandioses manifestations pour fêter le bicentenaire de la ville de Port Louis. C’était une des occasions pour aller sur la tombe du père Laval. Nous sommes restés à Port Louis jusqu’a fort tard pour voir les défilés nocturnes et le passage du ‘Dragon’ Chinois. Deux ans plus tard, il y avait des fêtes à Port Louis pour les célébrations du couronnement du roi Georges VI et de la reine Elizabeth. Quelle occasion pour les jeunes ? A sainte Croix le caveau ne se désemplissait pas et on prenait place dans une longue queue, en partageant l’impatience de notre grande sœur Maud qui ne tenait pas en place. On voyageait par train. Les premiers trains avaient roulé un an après la mort du père Laval. Les gens se déplaçaient de la gare en carriole ou en calèche. Les voitures et la radio allaient faire leur apparition dans les années 30. En 1937, mon oncle Léon qui avait longtemps vécu en France, avait fait l’acquisition d’une voiture ‘Ford Canada’ qui avait la physionomie d’un insecte haut sur pattes avec deux phares proéminents comme des yeux. Nous avons donc une l’occasion d’aller en voiture à sainte Croix. Il n’y avait alors que très peu de voitures à Maurice. La population vivait pauvrement, avec des salaires ou des gages très modestes. Qu’il y eut alors du papier monnaie de 50 sous et de 25 sous, montre bien la pauvre condition financière des masses. Mon père étant décédé en 1939, nous avons été avec ma mère à Port Louis et à Sainte Croix le 15 août 1940 pour l’inauguration de Marie Reine de la Paix. J’avais 15 ans. D’autres souvenirs me reviennent de ces fréquentes visites à Sainte Croix. Il y eut, je le crains, une interruption de quelques années, pendant lesquelles, l’homme se cherche et qu’il pense que la foi chancelle. C’est le pénombre religieux que beaucoup de personnes ont éprouvé dans leur vie. Plus tard, nous y avons été à Sainte Croix fréquemment avec Denise et mes enfants. C’était parfois l’occasion d’emmener la belle-mère, les belles sœurs, les parents établis en Angleterre ou en France. J’y suis retourné, par exemple avec mon frère Max de retour à Maurice après de longues années passées en France. Nous avons maintenant l’habitude de nous rendre plusieurs fois par an et particulièrement en septembre pendant sa fête, sur la tombe du père Laval à Sainte Croix. Je dédie ce livre à toute ma famille, convaincu que tous se feront un devoir d’aller prier le saint pour exaucer leurs prières et les préserver de la maladie. « Père Laval ! Prie pour nous ! Père Laval ! Protège ma famille ! » Pierre Jacques Sténio Félix. Août 2002. Le Père Jacques Désiré Laval. (1803-1864) Jacques Désiré Laval est fils de paysan, né dans la vallée d'Eure. Il a fait ses premières études dans une école presbytérale tenue par son oncle. Il fut ensuite élève au collège Stanislas de Paris, étudiant et docteur en médecine en 1830. Il exercera à Saint André de l'Eure (septembre 1830-avril 1834) et à Ivry-la-Bataille (avril 1834-juin 1835). A 32 ans Il abandonne la médecine et entre le 14 juin 1835 au séminaire d'Issy. Au Séminaire St Sulpice de Paris, où il rencontre l’abbé Libermann et 4 ans plus tard, en décembre 1838, il est ordonné prêtre. L'évêque d'Evreux le nomma curé de Pinterville et pendant deux ans, proche de ses ouailles, il a vécu avec austérité s’occupant des pauvres et créa des sessions de prières pour les paroissiens. En 1841, il partira avec un évêque anglais vers l'île Maurice. Dès son arrivée à Port-Louis, il apprend le créole, se fait un catéchisme de base et repère parmi les esclaves récemment affranchis le petit groupe de ceux qu'il pourrait former pour qu'ils deviennent ses aides. Pendant 23 ans, il s’occupa des noirs qui vivaient dans la misère et étaient considérés comme les marginaux de la société. Il a pour Supérieur, le Père Libermann dans la famille religieuse des Pères du Saint Esprit et avec ses confrères il crée un réseau de chapelles, Son tombeau est un centre de pèlerinage pour toute l'île , surtout le 9 septembre, date anniversaire de sa mort en 1864. Il fut béatifié par le pape Jean-Paul II à Saint Pierre de Rome, le 29 avril 1979, en présence de nombreux mauriciens et normands autour de leurs évêques. L'enfance et les études. Jacques Désiré Laval naît le 18 septembre 1803 à Croth. Un petit village normand de 500 habitants, près d’Evreux, dans la vallée de l'Eure. Michel, son frère jumeau vécut peu de temps et mourut après son baptême. On le nomme Jacques comme son père et Désiré parce que ses parents, issus de riches familles paysannes souhaitaient un garçon après les trois premières filles : Adélaïde, Honorine et Gertrude. Un frère : Auguste et une soeur : Justine vont naître après lui. En 1811, alors que Jacques Désiré n'a que sept ans et demi, sa mère Suzanne Delérablée, fille unique d’un riche cultivateur des environs, affectueuse et dévouée aux pauvres meurt. Suzanne Laval était une femme pieuse qui aimait la charité. Elle aurait dit un jour : « Plus je donne aux pauvres, plus le bon Dieu me le rend. » Son Père, un paysan aisé, maire du village s'étant remarié un an après avec Marie-Louise Durvye, qui avait la moitie de son age. Deux autres enfants : Robert et Virginie naquirent de cette seconde union. La famille s'installe dans la ferme du château de Louye, près de Nonancourt. « Lal, que feras-tu quand tu seras grand ? - Moi, je serai médecin ou curé". L'enfant qui répondit ainsi, Jacques Désiré Laval, - Lal en famille, prophète sans le savoir, fut médecin d'abord, puis curé et missionnaire. » A l'âge de quatorze ans, il alla vivre chez un oncle Nicolas Laval qui était prêtre, curé de Trouville et qui donnant des leçons particulières à ceux qui voulaient entrer au séminaire. Apprenant la mort de son oncle en 1853, le père Laval écrit ‘il est mort en bon prêtre, il a fini comme il avait vécu. C’était un prêtre bien simple et bien vertueux. J’ai passe deux ans de mon enfance avec lui. C’est lui qui m’a appris à ‘écorcher’ un peu le latin. Après trois ans chez son oncle, Jacques entra au séminaire collège d'Evreux. Mauvais élève, il abandonna ces études. Son père, mécontent, l'assigna aux plus rudes travaux de la ferme, et il décide plutôt de reprendre ses études. Il partit pour Paris, entra au collège Stanislas, et en 1825, il obtint son baccalauréat. Médecin en Normandie Il entreprit ensuite, à la Sorbonne, des études de médecine. De 22 a 29 ans il mène une vie austère d’étudiant, il trouvera quand même le temps de visiter les gens pauvres de la rue Mouffetard. Ce quartier de Paris était bien connu des mauriciens qui se rendaient alors en France a bord d’un des bateaux de Messageries Maritimes, comme le Pierre Loti. En 1963, j’ai moi-même habité le modeste hôtel où les Mauriciens louaient des chambres à côté de la rue Mouffetard. En 1830 Jacques Désiré reçoit son diplôme de médecin avec une thèse sur le rhumatisme articulaire. De retour en Normandie, il ouvrit un cabinet, d'abord à Saint-André, dans son pays natal, puis à Ivry-la-Bataille. Il était bien apprécié de ses clients, et ne réclamait que de faibles honoraires. Il s’occupait aussi des pauvres. Son père mort en 1824, lui avait légué des biens et il aurait pu vivre de ses rentes s’il l’avait voulu. A cette période, il abandonna la pratique religieuse. Elégant, recherchant le luxe, il aimait les réunions mondaines. Il était même devenu cavalier. Il a plus tard reconnu. « Je résistais à Dieu ! » En 1834, il se reconvertit et retrouva sa foi. Prêtre et curé de paroisse. A trente deux ans, en juin 1835, Laval qui va avoir 33 ans entre au séminaire de St Sulpice à Paris. On l’envoya à Issy, pour étudier la philosophie et la théologie. Il confessera : « Ma vie au séminaire a été bien pauvre et misérable. Je me suis tenu dans l’oubli et le silence, travaillant à guérir les plaies profondes que le pêché avait faites en mon âme. » Il existe beaucoup de renseignements au sujet de la vie du père Laval pendant cette période, car il a écrit 125 lettres entre 1835 et 1854. Son courage le fit persévérer dans ses études, et il fut ordonné prêtre par l’archevêque de Paris, le 22 décembre 1838. Il fait la connaissance au séminaire de Jacob Liebermann qui aura plus tard une influence sur sa vie. Il écrit : « Tu m’as élevé rang des princes. » « Si je m’en vais c’est que Dieu me veut missionnaire » Il vend tout ce qu’il possède à l’exception de ses livres, et distribue l’argent aux pauvres. Le séminaire de saint Sulpice installé à Issy les Moulineaux, Hauts de Seine. Ce magnifique domaine de l'Ancien Régime a traversé les siècles en conservant ses dimensions d'origine. Saint Sulpice. Paris. Curé de Pinterville. 1538-1841. L’évêque d’Evreux le nomme curé de Pinterville, près de Louviers. Cette petite commune sur les bords de l’Eure compte 438 habitants avec une population mi-agricole mi-ouvrière. Son premier acte est le baptême d'Alexandre Ferdinand Labrosse, âgé de trois jours, le 3 février 1839. Son dernier acte à Pinterville sera le baptême d'Adeline Maurice. Il aura procédé durant son séjour à Pinterville à 24 baptêmes, 7 mariages, 10 inhumations. Il se lève dès quatre heures du matin, et passe deux ou trois heures en adoration derrière l’autel. « C’est la dit-il que le cœur le feu s’allume et le cœur s’échauffe. » Il consacrait de longues heures au catéchisme. Il rêve pourtant de servir dans une plus grande paroisse. « Il me faut une paroisse de trois lieux a parcourir tous les jours. » Son premier acte est le baptême d'Alexandre Ferdinand Labrosse, âgé de trois jours, le 3 février 1839. Son dernier acte à Pinterville sera le baptême d'Adeline Maurice, 7 jours. Il aura procédé durant son séjour à Pinterville à 24 baptêmes, 7 mariages, 10 inhumations. « Le comble de ses désirs eût été d’être dans le lieu le plus cache de l’univers, occupé des âmes les plus pauvres ou les plus délaissées, qu’il y eut sur terre. » Il reçut les ordres mineurs en 1837, et le diaconat en 1837. Il fut ordonné prêtre par Mgr de Quélen archevêque de Paris Il arrive à Pinterville le 21 janvier, pour remplacer Guilmin, son prédécesseur. Mme Guilmin mère du prêtre demeura à Pinterville pour aider le père Laval dans ses débuts/ Pinterville est un village d’agriculteur. Le seul homme riche est me compte Charles de Boisguibert. Les ouvriers travaillent dans les hameau voisins plus importants. Les habitants sont peu pratiquants Il n’a qu’une vingtaine de personnes au plus à la messe du dimanche matin. Même de nos jours, un peu partout dans le monde, beaucoup de personnes n’allant plus à la messe sont heureuses d’avoir un prêtre pour les baptêmes, les mariages et les funérailles. Le père Laval dirait toutefois « Je suis à la disposition des paroissiens de quatre heures du matin à dix heures du soir. » « Quel malheur que les enfants aient sous les yeux de si mauvais exemple sans cela on ferait tout ce qu’on voudrait, mais ce sont les exemples des pères et mères qui perdent tout. Quel compte à rendre au tribunal de Dieu ! » Il passe plus de temps à l’église qu’au presbytère, s’allonge sur la dalle à l’arrière de l’autel pour prier en se mortifiant. Il dirait plus tard, dans la chaleur torride de Port Louis. « Mais quel froid j’endurais ! N’importe, je vous assure que le cœur avait chaud » Il circulait avec une soutane rapiécée et dormait sur une peau de mouton, sur le pavé. Il était extrêmement charitable Quand on lui demandait pourquoi il donnait tout aux pauvres, il répondait : « Je ne donne pas tout ! Je garde toujours six francs dans ma poche pou mon coffre. (Cercueil) » Son ami Libermann va créer l’Oeuvre des noirs, et va à Rome, pour obtenir les autorisations. Laval quitte Pinterville. Il donne tout ce qu’il possède : 500,000 francs à la nouvelle congrégation. « Il me reste que six francs en poche pour m’acheter un coffre et me faire porter au cimetière » dira t-il après avoir donné ses biens. Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma soeur, et ma mère. Matthieu 12 : 50 Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. Matthieu 19 : 21 Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses soeurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle. Matthieu 19 : 29 Il disait dans une lettre à M Galais : « Je vais prêcher Jésus à ses chers et très chers noirs. Je vais aussi faire bénir dans cette île le saint nom de Marie, ma très digne te très bonne Mère. Car comment reconnaître tout ce qu’elle a fait pour moi, cette Mère de miséricorde ? C’est elle qui m’a choisi parmi tant d’autres qui en sont des milliers de fois plus dignes que moi pour me conduire au-delà des mers au service des pauvres et chers noirs… Oui je veux faire bénir son saint nom dans cette île Maurice. « Je vous quitte pour toujours, mes enfants, je ne verrai plus la France mais un jour, je l’espère nous nous retrouveront la haut dans le sein de notre père commun. C’est là notre patrie à tous » « Priez le bon maître afin que les misères qui m’attendent pas delà les mers ne me fasse pas perdre courage, mais que je me donne corps et âme au bon pasteur pour aider a arracher quelques pauvres brebis de la gueule du loup infernal » Chaque année, le deuxième dimanche de septembre, a lieu à Pinterville, une messe en plein air réunissant de nombreux Mauriciens de France et de l'île Maurice. Vocation missionnaire À cette époque, la fondation d'une société de missionnaires pour la conversion des Noirs n'était qu’un projet. Au printemps 1840, il reçut la visite de séminaristes de Saint-Sulpice qui lui apprirent que deux de ses anciens amis de Paris, Le Vavasseur et Tisserant, songeaient à établir une oeuvre spécialement destinée à l'apostolat parmi les esclaves noirs des colonies. Jacques Laval confia alors à ses visiteurs qu'il souhaiterait faire partie de l’œuvre naissante et se consacrer lui aussi à l'Oeuvre des Noirs. En juin 1840 Mgr William Collier, récemment nommé vicaire apostolique de l'île Maurice étant en Europe pour recruter des prêtres anglais et des prêtres français. En France, prit contact avec le supérieur de Saint-Sulpice qui le mit en relation avec Le Vavasseur. Celui-ci lui parla de la mission de Libermann et de l'espérance de tous les amis de l'Oeuvre des Noirs de voir celle-ci se transformer en une vraie congrégation : La Société du Saint Cœur de Marie. Finalement, Le Vavasseur choisit d’aller dans son pays d'origine, Bourbon, l’île de la Réunion et c'est Tisserant qui fut désigné pour aller à Maurice. Mgr Collier lui conseilla d'emmener avec lui un compagnon. C'est alors qu'intervint l'un des visiteurs de Pinterville, rapportant que M. Laval « avait témoigné que semblable ministère serait bien conforme à l'attrait intérieur qu'il ressentait. » Jacques Laval accepta la proposition et le 17 novembre 1840, il arriva à Saint-Sulpice, pour se préparer au départ par une retraite. Vers l’île Maurice. Le départ du père Laval, de Londres, avec Mgr Collier, sur le Tanjora, n'eut lieu que le 4 juin 1841. Collier a retenu des places pour lui-même et trois autres prêtres sur le Tanjore, qui doit appareiller de Londres le 20 mai 1841. A Boulogne, il traverse la Manche, mais à Londres le Tanjore est retardé de trois semaines. Déjà a Londres le père Laval signe ses lettres- ‘ Laval, missionnaire des nègres.’ Laval est accompagne des prêtres Giles, un bénédictin anglais, l’irlandais Larkin et le français Rovery. Il écrit a Galais « Vous ne saurez croire combien mon cœur est plein de joie de me voir porter rapidement vers ces pauvres abandonnés de l’île Maurice, et surtout vers nos très chers noirs. » Tisserand restait en France. Le père Laval avait déjà abandonné ses biens à la Congrégation qui allait l’accueillir, par l'intermédiaire de Le Vavasseur et c'est grâce à cette générosité que l'on put subvenir, pendant plusieurs années aux besoins de l’œuvre. De Londres à Maurice, la route maritime contournait l'Afrique par le cap de Bonne-Espérance. Le lundi 13 septembre, vers 15 heures, après cent deux jours de traversée, le Tanjora parvint à Port-Louis. Son apostolat allait durer vingt-trois ans. Le 6 février 1841, il écrit à Mr. Letard : « J’ai obtenu de notre bon évêque, la permission d’aller annoncer la parole de Dieu aux pauvres noirs de l’île Maurice (autrefois l’île de France, au-delà du cap de Bonne espérance à des lieux d’ici » Le 21 février il fait ses adieux aux paroissiens : Il essaiera d’apprendre l’anglais avec Giles, un bénédictin qui devait devenir son ami. Peu doué, il n’arrivera qu’à connaître quelques mots. La situation à l'île Maurice L'île Maurice, qui avait été l'île de France de 1715 à 1810, était alors une colonie anglaise, mais la langue française, comme de nos jours y était couramment employée. Le gouvernement britannique avait aussi pris l'engagement de respecter les arrêtés concordataires de 1802, concernant l'Eglise catholique. Malgré cela, en 1831, sur les neuf prêtres qui oeuvraient alors à Maurice, on comptait trois Anglais, quatre Italiens et seulement deux Français. L'Angleterre abolit l'esclavage dans toutes ses colonies en 1835. A Maurice, 66 000 esclaves furent ainsi émancipés, mais ils abandonnèrent massivement les plantations, symbole de leur servitude. On fit alors appel à l'immigration indienne: 24 000 travailleurs originaires de Madras, Bombay et Calcutta étaient déjà installés à Maurice, quand, en 1839, le gouvernement indien fit cesser ce recrutement. Au moment où Jacques Laval s'installait à Port-Louis pour exercer son apostolat, la population y était d'une grande diversité. Maurice allait devenir de plus en plus cosmopolite. Parmi ses premiers catéchumènes il y avait des Noirs, anciens esclaves, originaires d'Afrique, mais aussi, des Malgaches, des Mozambicains, des africains venant d’ailleurs, des Indiens, des Malaisiens, des Comoriens. « J’ai compris par le peu que Monseigneur m’a dit que cette pauvre île est dans un bien pitoyable état. Un grand nombre de blancs vivent dans le péché et dans l’oubli de leur devoir ; il parait que les pauvres noirs auxquels on a jamais parlé du bon Dieu seraient disposés a entendre sa parole. Il y a surtout parmi eux ne certaine classe qui est très douce et qui aiment les prêtres, et dont avec de la douceur, on peut faire tout ce que l’on peut. » Apres quatre mois a Maurice « il m’est impossible de vous dire en quel état pitoyable est cette pauvre colonie. C’est un désordre et une corruption incroyable ; c’est un mélange de chrétiens qui n’ont que le nom et d’idolâtres de toutes nations. Il y a ici des habitants de tous pays. Ils y sont attirés par le désir de gagner de l’argent. « j’ai a vous parler de nos pauvres noirs. Il y a environ quatre vingt mille dans l’île, peut être plus de la moitie ne sont pas baptises et ceux qui les ont ne se conduisent pas mieux que les idolâtres. Il n’y a presque pas de mariés dans l’île. Ils se quittent et se prennent plusieurs fois et ils sont adonnés beaucoup a l’impureté, à l’ivrognerie,et a tous les plaisirs de la chair. Il y a un luxe et une vanité qui passe l’imagination. » Le créole. Dans un milieu ou on parle plusieurs langues, un jargon peut se développer en mélangeant les diverses langues avec des codes simples. Les enfants adoptent cette langue comme leur langue maternelle. C’est ainsi q’une langue créole est née et remplit les fonctions de n’importe quelle autre langue. Les langues créoles ne sont pas des dialectes ou des demi langues mais des langues complètes et grammaticales, et des outils complets de communication. Ces langues existent dans plusieurs pays, mais sont rarement reconnus comme des langues bien développées, le plus souvent pour des raisons purement politiques. Elles ne sont pas reconnues par les pays colonisateurs qui ont tendance à les amoindrir comme outil de communication. La langue créole est apparue dans les colonies esclavagistes au milieu du XVIIe siècle, elle s'est développée et structurée au moment de l'importation massive d'esclaves vers 1660-1670. Le créole à base lexicale française provient des dialectes du Nord-ouest de la France, plus particulièrement ceux de Normandie et d'Anjou. aujourd’hui, on recense dans le monde une quarantaine de créoles dont les origines correspondent à celles des différentes puissances colonisatrices européennes : l'Espagne, le Portugal, la France, la Hollande et l'Angleterre. Les créoles issus du français sont au nombre d'une douzaine (Guadeloupe, Martinique, Haïti, Guyane, Louisiane, Réunion, Maurice, Seychelles...). Langues créoles. Antille néerlandaise. Antian Ulande Piapamentu (S) Cape Verde Kabu Verdi Krioul (P) Dominique Kwéol (F) Guadeloupe Guadlup Kreyol (2) (F) Haïti Ayiti Kreol (F) Louisiana Luzjon Neg (F) Macau Macau Macaísta (P) Martinique Matnik Kreol (2) (F) Maurice. Morizié Kreol (Fr.) Papua Nouvelle Guinée Papua Niugine Tok Pisin (E) Réunion Renion [local creole] (F) Seychelles Sescel [local creole] (F) Sierra Leone Krio (E) Surinam Siranan Sranan / Sranantongo (E) Vanuatu Vanuatu Bislame (E) Une fois que le jargon s’est évolué et parlé par les enfants dès leur naissance, elle devient une langue créole. Le créole de Papouasie Nouvelle Guinée, le Tok Pisin, est ainsi devenue la langue nationale. Il y a toujours une langue dominante qui contribue à Presque tout le vocabulaire du jargon. C’est la langue superstrats. Pour les créoles mauriciens, réunionnais et seychellois, c’est la langue française. Les langues minoritaires qui contribuent au créole sont dites substrats. Pour le créole mauricien c’est les langues africaines, l’anglais, l’hindi, l’urdu, le mandarin. Proverbes Tout mangé bon pou mangé, tout parol pas bon pou di. Toute nourriture est bonne à manger, toute parole n'est pas bonne à dire. Rich fer ce qui zot oulé, maléré fer ce qui zot cabab. Les riches font ce qu'ils veulent, les malheureux font ce qu'ils peuvent. Fam content palabcomment Zabeil content dimiel. enmen siro. Les femmes aiment les ragots comme les abeilles aiment le miel. Les Eglises et chapelles à Maurice, à l’arrivée du Père Laval. District. Eglise. Chapelle. Port Louis 1 Pamplemousses 1 Flacq 1 saint Julien 3 Saint Maurice, Notre Dame du Bon secours à Trou d’eau douce, Le bon Pasteur, à Trois Ilots. Moka 1 à Saint Pierre Riv du Rempart 1 à Poudre d’Or Les autres districts 0 0 Les méthodes du père Laval. Laval décide de vivre seul et pauvre, il s’installe dans une cabane a cote du presbytère de la cathédrale. Il y vivra jusqu'a sa mort. Il avait pour lit une planche clouée au mur, avec une natte en guise de matelas. Il range ses affaires dans une vieille malle. Ila une table et une chaise. Renonçant au français, parlé par la classe supérieure et par les autres prêtres dans leurs sermons, le P. Laval se mit tout de suite à apprendre le créole, usité dans les masses populaires, sans tenir compte de leurs origines ethniques. Renonçant au français, parlé par la classe supérieure et par les autres prêtres dans leurs sermons, le P. Laval se mit tout de suite à apprendre le créole, patois français, parlé par le peuple : Créoles, esclaves affranchis, immigrants asiatiques. L'évêque fit construire pour lui une maisonnette en bois, où Laval passa la plus grande partie de son temps, enseignant à des individus ou à des petits groupes les rudiments de la foi, sans tenir compte de leur ethnicité. . Le soir, il accueillait des auditoires plus nombreux et bientôt, jusqu'à deux cents personnes vinrent l'écouter. En 1844, il rassemblait environ trois cents bons chrétiens et un grand nombre d'autres se préparaient à la première communion ou au mariage. Le père Laval connut devait affronter une France opposition, voire une hostilité des blancs. Il fut insulté et menacé et pendant quelque temps ses catéchismes du soir durent avoir lieu sous la protection de deux policiers. Mais cela n'empêcha pas le progrès de son évangélisation. Il allait bientôt recruter des collaborateurs. De 1819-1831 Mgr Slater est vicaire apostolique. Le gouverneur Sir Lowry Cole dira de lui « Il a fait plus pour nuire a la religion que pour en assurer le progrès dans la colonie. Il est en mauvis terme avec tout son clergé. Son successeur, Mgr Morris , 1831-1840 n’avait pas de charisme. C’est sous son vicariat qu’a lieu de 1835 à 1839, le processus d’affranchissement des esclaves. Il ne fit rien pour les instruire, laissant son successeur Monseigneur Collier et au père Laval, le problème entier. L’abbé Deroullede est devenu le premier prêtre mauricien et il va se dévouer aux esclaves et aux indiens. Le pasteur méthodiste Jean Lebrun arrivé à Maurice en 1814, avait été un grand bienfaiteur du pays mais le père Laval réussira bien mieux à convertir les noirs. et les métis Comme il n’y avait rien fait pour instruire les esclaves, il fallait des écoles après l’affranchissement. Il n'est pas possible de rendre compte en quelques lignes des activités de Jacques Laval et de ses confrères. En voici cependant quelques aspects, selon divers témoignages. À la fin de 1847, Laval, Lambert et Thévaux passent de quatre à huit heures par jour au confessionnal et entendent près de huit mille confessions par mois. Le Père Le Vavasseur, après une visite à Maurice, écrit : «Je suis épouvanté à la vue d'un tel travail... mais je me borne à les conjurer de prendre tous les moyens compatibles avec le travail qu'ils ont, pour conserver leur santé». En 1852, Laval écrit à Libermann : «Nous avons eu à peu près trois mille communions, tant pour le Port que Sainte-Croix et Petite Rivière, avec une quantité de nouveaux convertis, Créoles, Malgaches, Mozambique et quelques Indiens. Il nous faudrait de la place dans l'église pour les mettre et nous n'en avons point. Le premier besoin de ce pauvre pays, ce sont des églises. Le bien est arrêté net à cause de ça. » En même temps il fait part de son étonnement de voir ses confrères métamorphosés en architectes : «Baud agrandit une nouvelle fois la chapelle Sainte-Croix et dans le faubourg de Cassis il entreprend de remplacer un ancien magasin qui servait d'oratoire, en une église de mille deux cents places. A la Montagne Longue, Lambert reprend entièrement, en plus solide et plus grand, la chapelle Notre-Dame de Délivrance. Dans le quartier du Grand Port, Thiersé n'arrête pas. A peine a-t-il fini une chapelle d'un côté qu'il en commence de l'autre». À la fin de l'année 1848, avait eu lieu l'union entre la Congrégation du Saint-Esprit et celle du Saint Cœur de Marie, union qui comportait la «disparition» de cette dernière. Comme beaucoup de ses confrères, Jacques Laval partageait sur ce point l'avis du Père Le Vavasseur qui écrivait : « J'ai la plus grande peur, pour ne pas dire la certitude que cette fusion soit une déplorable confusion». Laval reconnaît lui-même : «Le défaut principal vient de moi qui occupe une place dont je suis incapable de bien remplir les fonctions, vu que je n'en connais pas bien les devoirs, n'ayant pas eu le bonheur de vivre en communauté. Quand on manque par les fondements, c'est bien difficile de bâtir l'édifice». Est-ce un défaut si grave de n'être pas bon supérieur, quand on le reconnaît avec tant d'humilité. En 1856, puis de nouveau en 1857, il eut une attaque pendant qu'il écoutait les confessions. L'année suivante, nouvelle attaque, en chaire cette fois, bientôt suivie de deux autres. Laval comprit que son ministère actif touchait à sa fin. Dès lors, il ne put guère qu'offrir ses prières et ses souffrances pour ses bien-aimés mauriciens. Cependant, quand il se sentait un peu mieux, il s'arrangeait pour donner, de temps en temps, quelques instructions aux petits enfants et à quelques adultes. Catéchistes et communautés. Il donna alors sa confiance aux Noirs eux-mêmes, bien que la plupart fussent illettrés. Son premier catéchiste fut un jeune homme d'une vingtaine d'années, si infirme qu'il se déplaçait sur les mains et les genoux. Assez vite des petites communautés s'organisèrent partout autour des catéchistes. Elles construisaient chapelles ou lieux de réunions, dont plusieurs par la suite devinrent des paroisses. Des femmes, qu'il appelait ses conseilleuses, l'assistaient, non seulement pour le catéchisme, mais surtout pour les visites des malades. Debout des trois heures du matin, il dit la messe a quatre heures, pour les travailleurs qui veulent bien y assister. Puis il se met en méditation et prie jusqu'a 9 heures. Il va travailler jusqu'a 10 heures du soir et ne prendra comme repas qu’une bouchée de riz au lait du pain et des œufs le soir. Il enseigne et fait alterner prière et catéchèse. Il écrit : « Je mange seul et n’ai presque aucun entretien avec les autres prêtres. Je ne suis ni bien ni mal avec personne. Je ne consulte que Monseigneur. Tout mon temps libre, je le passe devant le Très Saint Sacrement, et c’est là ou je vais me délasser. » Apres trois mois, il ne produit qe trois convertis. Le père Delaplace mentionne les noms ; Rene Baton Brède, qui deviendra son fidèle domestique, Pierrot et sa femme et un indien nomme Kisman. Neuf mois plus tard, il a baptise 60 noirs. Plusieurs ont ete détournes par les mauvais conseils de leurs maîtres. Dans une lettre a Coquerel, il dit : « Comme les apôtres j’ai travaille toute la nuit et je n’au rein pris. »La messe des noirs se conforme a la messe de Pie V,que l’on disait à cette période. Le père Laval ajoute des prières, de nombreuses exhortations et des instructions, si bien que la messe dure deux heures. Deux fois par jour il rend visite aux prisonniers. Il les réunit pour des prières communes. Bientôt la réussite du père Laval dépasse les espérances ; il est devenu aumônier des hôpitaux. Le nombre de convertis s’est considérablement accru, ill a besoin d’aide et choisit des collborateurs parmi les fidèles. Emilien Pierre, Jean Marie Prosper, Edouard Labelle, Ma Celeste, Jean Marie Mezelle, Eleonore Toupet, Thomy L’amour, Charles Sans Façon, Jacques Groin, Desiree Mee. Edouard Labelle était ampute des deux jambes ! Pour ceux qui savent lire le père Laval rédige un catéchisme Il écrit a l’abbé Letord son ami : « Dieu me donne le courage pour rouler ma bosse- car je suis devenu bossu et les enfants me nomment père la bosse » Au début de1854, il renoue avec sa famille en recevant une lettre de son frère et de sa sœur. Les premiers collaborateurs du père Laval. Bellony Pierre Maçon. Calixte (Joséphine François.) Il travaille à Champ de Lort. Calle Marie. Blanchisseuse malgache. Catéchiste. Céleste Ma . (Marie Christine Henry. Catéchiste. S’occupait des malades. Labelle Edouard. Créole de 20 ans estropié des deux jambes. Maguet Thérèse. Femme du marchand Louis Ricaud. Mée Amédée. Employé de pharmacie. Il devient frère de st Esprit. Mézelle Jean Marie Ouvrier maçon Pierre Emilien. Catéchiste Prosper Jean Marie. Charpentier Scipion Eléonore. Bambous. Toupet Eléonore. Catéchiste. Le plus connu était Emilien Pierre, qui catéchisa les pauvres pendant plus de vingt ans, « en tout lieu et à toute heure du jour » Jean-Marie Prosper, charpentier, avait des missions de confiance. Jean-Marie Mézelle, ouvrier maçon, servait chaque matin, à cinq heures la messe du P. Laval et celui-ci appréciait sa simplicité, sa bonhomie et sa vie exemplaire. Ma Céleste, dont le zèle qui s’occupait surtout des malades, et les aidaient à bien mourir. Jacques Laval ne s'en tint pas à l'instruction et à l'éducation religieuse. « Il encouragea les convertis de ces petites communautés à élaborer des programmes d'assistance. Il plaçait de nouveau sa confiance dans la générosité et la compétence de ces anciens esclaves sans instruction. Ceux-ci formèrent leurs propres ‘Caisses de Charité’, dont ils choisirent assistants et trésoriers. Dans les réunions mensuelles, ceux-ci déterminaient qui avait besoin d'être assisté et quelle contribution chacun fournirait. Laval lui-même restait en dehors des collectes et de leur répartition. Il se bornait à soumettre à toute la communauté un rapport mensuel à la messe du dimanche. » L'administration du sacrement de pénitence devint progressivement la principale occupation de Laval. Quatre ans après son arrivée à Maurice, après de nombreuses conversions,les noirs se tournaient définitivement vers l'Eglise. Les Baptêmes du Père Laval. Année Nombre de baptêmes. 1842 96 1843 114 1844 130 1847 1000 Jacques Laval et ses confrères. Les mauvaises dispositions du gouvernement anglais retardaient l'introduction de nouveaux missionnaires du Saint Cœur de Marie à Maurice et Laval allait patienter jusqu’a décembre 1846 pour obtenir l'aide d'un premier confrère, le Père Prosper Lambert. Trois autres prêtres arrivèrent ensuite: le Père François Thévaux, en octobre 1847, le Père François Thiersé, en septembre 1848 et le Père Jean-Marie Baud, en janvier 1850. Ils allaient pour la plupart accomplir un travail acharné. Laval, Lambert et Thévaux passent de quatre à huit heures par jour au confessionnal et entendent près de huit mille confessions par mois. Le Père Le Vavasseur, après une visite à Maurice, écrit : «Je suis épouvanté à la vue d'un tel travail... mais je me borne à les conjurer de prendre tous les moyens compatibles avec le travail qu'ils ont, pour conserver leur santé. » En 1852, Laval écrit à Libermann : « Nous avons eu à peu près trois mille communions, tant pour le Port que Sainte-Croix et Petite Rivière, avec une quantité de nouveaux convertis, Créoles, Malgaches, Mozambique et quelques Indiens. Il nous faudrait de la place dans l'église pour les mettre et nous n'en avons point. Le premier besoin de ce pauvre pays, ce sont des églises. Le bien est arrêté net à cause de ça. » On allait sans tarder, s’attacher à cette tache : « Baud agrandit une nouvelle fois la chapelle Sainte-Croix et dans le faubourg de Cassis, il entreprend de remplacer un ancien magasin qui servait d'oratoire, en une église de mille deux cents places. A la Montagne Longue, Lambert reprend entièrement, en plus solide et plus grand, la chapelle Notre-Dame de la Délivrance. Dans le quartier du Grand Port, Thiersé n'arrête pas. A peine a-t-il fini une chapelle d'un côté qu'il en commence de l'autre. » Le père Laval était lui-même un grand bâtisseur de chapelles. Il a fait construire une chapelle à Sainte Croix, la chapelle du Très Saint Sacrement de Cassis, St Joseph, au faubourg de l’Est, Notre Dame du Bon Secours à Trou Fanfaron, St Etienne et St Michel près de Roche Bois, et Notre Dame de Sept Douleurs au Champ de Lort. Hors de la capitale il fait construire d’autres chapelles. Sir Lionel Smith, gouverneur de l'Ile, voulant favoriser la langue anglaise et le protestantisme ne voit pas l'arrivée de ce prêtre français d'un bon oeil. Le 26 septembre 1841, le Père Laval reçoit la charge de la Mission des Noirs. A cette nouvelle, on ironise : "Pauvre abbé ! Il perd son temps, il comprendra vite." Cet "original" qui porte une soutane rapiécée et voyage à dos de bourricot vit en ermite dans un petit pavillon de bois, dans la cour du presbytère pour recevoir ses "Chers Noirs", ébahis de s'entendre appelés "Monsieur" "Madame". Il fait pour eux chaque dimanche, à midi une messe spéciale à laquelle ils assistent au début timidement, derrière la balustrade, au fond de la nef de la cathédrale de Port-Louis. Mais, le Père Laval leur fait signe d'occuper les premiers rangs. Chaque jour, il leur rend visite dans leurs huttes, à l'hôpital, à la prison. Il fit construire de petites écoles de brousse et des centres de prière à travers le pays et il veillait à leur bon fonctionnement. Le Père Laval, chansonné, insulté et frappé rencontra beaucoup d'opposition. Les menaces sont claires : « Père Laval, on te fera la peau. » Elles sont si bien renouvelées qu’un soir, le Père Laval, surnommé "la grosse bête noire" regarde l’assistance et dit calmement : « Je sais que parmi vous, il en est qui ont juré de m’ôter la vie. Sachez que je n’ai pas peur ni de vos menaces, ni de la mort. Voilà mon maître – et il montre son crucifix – j’avertis les intéressés que je me rendrai directement au presbytère après la prière. » La réunion finie, l’église se vide et le Père Laval fait silence devant le tabernacle. Quand il sort de l’église, que voit-il ? Une double haie de ses Noirs s’est formée depuis l’église jusqu’au presbytère pour lui permettre de rejoindre sain et sauf son petit pavillon. « Le Père Provincial vient d'écrire au Père Thévaux, notre supérieur, de faire tirer mon portrait pour être placé auprès de celui du Vénéré Père Libermann de sainte mémoire ; qu'il n'en soit point ainsi, s'il vous plaît. La place qui m'appartient dans la congrégation est de rester ignoré, et après ma mort, d'être caché dix pieds sous terre. J'espère que votre Paternité voudra bien obtempérer à ma demande" écrivait le Père Laval le 7 décembre 1859 Son humilité étonnante lui faisait toujours adroitement prendre le change en ces sortes de circonstances. Fidèle à sa réputation de rester dans l'ombre, il coupait court à tout éloge. Cet homme n'était ni un savant ni un génie. Il se prenait lui-même pour "une bonne bête et un bon à rien". Construction des chapelles. Sainte Croix. Zampor Bongout, le fondateur de sainte Croix, d’origine indienne de Pondichéry a fait fortune comme restaurateur. Il a acheté une propriété à la Vallée des prêtres. Le père Laval lui a conseillé de bâtir une chapelle sur sa propriété. Ce Jachée du Père Laval a donc fait construire une chapelle de 200 places en dur. La chapelle du saint Cœur de Marie de Phanie Défossés à Petite Rivière n’était que ce que l’on appelle à Maurice des oratoires mais qui ne sont que des niches où on place une croix et une statuette. Le père Laval est venu installer un petit autel. Plus tard, un propriétaire offre un terrain à Bambous. Henry Koenig, propriétaire permet de couper le bois dans une forêt avoisinante qui l’appartenait. L’église Saint Sauveur de Bambous pouvant contenir 600 places construite grâce à la générosité d’autres paroissiens, sera bénite par Mgr Collier. Les petites chapelles se multiplient. L’île Rodrigue avec ses 500 habitants sera évangélise par François Thévaux de la Société du Sacré Cœur de Marie. Aucun prêtre catholique n’y avait été depuis 1761. Il fait construire deux chapelles, baptisé 258 personnes, béni 53 mariages,et quitte deux catéchèses. Thévaux avait souffert comme missionnaire en Australie. Thevaux écrit à Liebermann au sujet du père Laval, qu’il admire beaucoup. « J’avais une grande idée de lui mais j’avoue qu’elle était encore au-dessous de la réalité Quel missionnaire ! que ce Père Laval : La manière douce, bonne, paternelle, grave avec lequel il reçoit des noirs qui venaient en foule le voir » A Maurice, avec le nombre de convertis, les petites chapelles ne suffisent plus et doivent être remplacés par de grandes églises. Baud fait agrandir la chapelle Sainte Croix. Le Vavasseur écrira à Liebermann : « Le père Laval est extrêmement chéri de ses enfants qui ont une étonnante vénération pour sa vertu, ce n’est pas sans fondement, car c’est vraiment un homme de Dieu. Il dira à un ami« C’est un saint partout, A l’autel c’est un ange C’est un père et un missionnaire tout à la fois » Parlant de la procession de la fête Dieu de 1847, le Mauricien écrit : « Le peuple, c'est-à-dire cette fois, les anciens esclaves a démontré clairement aux plus incrédules et à ceux qui pouvaient le plus douter de lui qu’avec des soins fraternels et une direction charitable on pouvait développer rapidement en lui un immense progrès moral. Aujourd’hui, la masse de nos ci devant esclaves possède en son sein des éléments de perfectionnement aux quels il est impossible de ne pas croire. Ce progrès à qui le devons-nous ? A un pauvre prêtre qui n’est ni un savant, ni un homme de génie mais in bon prêtre qui comprend son mandat et qui l’exécute en conscience avec une sagesse qui n’a d’égale que sa charité. » Le Mauricien 30 Juin 1847 Pourtant certains correspondants du Cernéen, laisse voir le dépit de certains de l’oligarchie blanche. « Quand au service domestique, il est certain que le progrès religieux loin de l’améliorer lui a porté les plus rudes atteintes ; Et qu’on ne croit pas que je parle de l’intérêt des maîtres qui sont depuis longtemps résignés à n’employer que des Indiens. Aussitôt que les chapelles se sont élevées dans les campagnes, les domestiques ont été les premiers à pratiquer, et comme il s’agissait du temps qu’ils doivent à leurs maîtres, ils se sont montrés fort prodigues ; Par exemple pour aller entendre la messe les fêtes et dimanches à un mille de distance, ils partaient à six heures du matin et revenaient à midi. Puis,il y a les Conseillers et les conseillères qui sont eux mêmes des gens grossiers et ignorants, imbus de tous les préjugés inculquent dans l’esprit de leurs catéchumènes plus grossiers et plus ignorants qu’eux les idées les plus contraires aux préceptes du christianisme. » Cette méchante déformation du rôle des missionnaires et des catéchumènes volontaires du Père Laval montre bien l’animosité et le chagrin de ces passéistes, bien ancrés dans leurs repoussants préjugés. On peut penser que d’autres blancs, des bons chrétiens ont réprouvé ces pensées issues d’un égoïsme qui en cette période était trop enraciné dans la mentalité. En 1835, 60000 esclaves avaient été nommés Apprentis, en attendant d’être émancipés. A l’arrivée du père Laval l’île était en proie à des désordres d’ordre sociaux : Incendies criminels, attentats et attaques à main armée. Le père Laval dans ses lettres confirme le grave problème des mauvais prêtres ! « Ce sont des prêtres qui sont venus là pour gagner de l’argent. Ce bon évêque en gémit tous les jours. Le malheur est qu’il n’est pas le maître de son diocèse et qu’il ne peut pas interdire et chasser ces mauvais prêtres. » Pendant la messe des blancs, les noirs refoulés au fond de l’église étaient séparés des blancs par une balustrade. Puis le Père Laval va inaugurer et dire une ‘messe des noirs ‘ à midi ?. Il critique les métis qui veulent singer les blancs ! « Quand ils viennent à l’église, c’est pour y faire la belle jambe et les beaux messieurs toutes ces pauvres jeunes créoles y viennent pour se faire voir. » Lettre à Galais en 1842 Le père Laval écrit un ‘Grand catéchisme’ avec questions et réponses, à la portée des noirs. Un exemple : - A quoi ressemble l’Eglise ? - A une grande habitation ; dans une grande habitation il y a un maître puis un grand ‘colome’ (le mot créole pour économe). Puis de petits ‘colomes’ . Dans l’Eglise, il y a un maître, c’est Notre Seigneur jésus Christ. Il y a un grand ‘colome’, c’est le pape Il y a de petits ‘colomes’, les évêques ; il y a des commandeurs, les prêtres. Il y a la bande ce sont des chrétiens. - Comment un peu de pain et un peu de vin a pu devenir Notre Seigneur Jésus Christ. - Par la volonté et la toute puissance du Bon Dieu. Comme à Pinterville il vit de mortifications. Il mène toujours une vie de simplicité, de pauvreté. Doux, patient il attirait la confiance de ses ouailles. Josephine François qu’on appelle Mme Calixe parce qu’elle était la femme du coiffeur Calixe Sauzier Edouard Labelle estropié, de 20 ans seulement. Il a été amputé des deux jambes, et marche avec ses mains. Il a des dons pour le catéchisme et devient vite une catéchèse de valeur pouvant sa faire comprendre des noirs. Le père Laval écrit pour ces catéchèses, un petit catéchisme écrit en créole. Il fait de Emilien Pierre,qui devient son meilleur auxiliaire. Améde Mée un employé en pharmacie. Veuf, il entrera comme Frère à La Réunion. Il viendra aider le père Laval a construire des églises. Jean Marie Prosper cocher/ Pierre Bellony Maçon Thérèse Magnée femme du marchand Ricaud. Il va à la Prairie ou la Vallée des prêtres ou habitaient de gens assez farouches, méfiants de l’étranger. C’est sous un Bois Noir que le Père Laval avait catéchisé ces pauvres gens. Chez les prisonniers. A Galais en i842 : « Monseigneur a obtenu la permission d’envoyer aux prisons, un prêtre pour enseigner à ces malheureux et c’est sur moi que Notre Seigneur a jeté les yeux pour aller porter quelque consolation à ces pauvres affligés. « Il se rend à la prison deux fois par jour. Critiqué par certains qui pense que c’est une perte de temps. Célicourt Antelme écrira dans le Cernéen en 1840 : « Une idée religieuse jetée au milieu d’une foule de prisonniers est bientôt étouffé par le contact des criminels entre eux ! » La plupart des condamnés à mort sont de sindiens Le père Laval va les consoler avec l’aide d’un interprète. On peut lire dans le Cernéen du 20 novembre 1848, un récit de l’exécution d’un laboureur indien, Beecon condamné pour le meurtre de sa femme. « Le cortège traverse la ville pour aller à la Plaine Varte Le père Laval aide Beecon à gravir les marches de l’échafaud Les deux s’agenouillent et prient ensembles. Puis le bourreau s’empare de sa hache, la terrible justice des hommes es faute. » En 1951, la hache sera remplacée par la potence et les exécutions dans la cour de la prison ; Il écrira à Galais en 1842. « Tous les blancs qui vivent à l’île Maurice, sont des gens qui s’occupent que de l’argent et pour qui la religion n’est rien du tout. De sorte qu’ils détournent ces pauvres gens et se moquent d’eux au lieu de les encourager. Ils disent que je fais perdre le temps à leurs domestiques et ils leur disent de ne point écouter les prêtres qui sont des menteurs : et ces pauvres gens se laissent ainsi détourner j4en avais un certain nombre qui commençaient à bien marcher et on les a détournés. Il y a une corruption et un débordement de mœurs incroyables. Le démon de l’impureté fait des ravages épouvantables parmi ces pauvres abandonnés. Les blancs en sont la cause. C’est affreux…. Les jeunes gens, c’est l’usage ont des maîtresses et la plupart en changent souvent. Une fois mariés, ils entretiennent une ou plusieurs concubines,, sans que leurs femmes légitimes songent même à s’en plaindre. » Lettre de 1842 à Liebermann Il sera persécuté par des jeunes gens qui avaient l’habitude de venir chercher des négresses à l’église. Il y eut même des incidents et des désordres à l’église L’influence des noirs qui étaient revenus vers la religion sur des blancs se faisait également sentir. Ce sont le nénénes qui souvent enseignaient les premières notion de religon aux enfants blancs. Savinen Médérac, (Esnouf.) un écrivain mauricien pourra dire : « Rien de plus touchant que ce secours venu de pauvres noirs affranchis d’hier, affranchissants leurs maîtres. » En janvier 1842, le Père Laval est nommé aumônier des prisons. Le missionnaire convertissait les condamnés à mort et les accompagnait sur l'échafaud, situé à la Plaine Verte. Sans véritables preuves, Alexis, un ex-apprenti, est accusé du meurtre d’un médecin et envoyé à la potence. Le jour de son exécution, son attitude est calme, forte et résignée. Après avoir été embrassé par le Père Laval, il monte à l’échafaud, fait le signe de la croix et s'adresse à la foule innombrable des spectateurs : « Mes amis, priez pour moi ; je meurs innocent ». Puis il se passe lui-même la corde au cou. Dans ces tragiques circonstances, la bonté et la tendresse transparaissent dans les paroles du Père Laval et son ton pénétré de compassion, de douleur et de charité pour les condamnés ne s’effaceront plus du souvenir des foules qui en sont témoins. Il en revient lui-même plus ému que personne de l’exécution de ces malheureux qu’il a aimé, dont il a reçu les confidences et chez lesquels, plus d’une fois, il a découvert des richesses insoupçonnées. Il s'occupe aussi des prisonniers à leur libération. Un soir, on l’entend dire d’un Indien pendu dans la journée : « si cet enfant ne va pas au ciel, personne n’y entrera. » Le Père Laval accepte aussi le ministère près des malades à l'Hôpital. En 1843, le Père Laval doit assurer le service de la paroisse une semaine sur trois. En octobre 1845, débordé de travail et épuisé de fatigue, le Père Laval prend enfin un mois de repos dans sa congrégation, à l’Ile Bourbon (actuellement, à l’Ile de la Réunion). Il y retrouve son camarade Le Père Frédéric Le Vavasseur devenu son supérieur qui s’inquiète de sa solitude prolongée. A partir de 1846, le Père Laval n’est plus seul, et secondé par les Pères Lambert, Thévaux et Thiersé, il poursuit son travail de « conversion de ces pauvres malheureux si délaissés et si abandonnés. Cette mission est bien pénible et bien dure, mais il y a pourtant de grandes consolations. Ces pauvres gens ont une foi bien robuste et bien vive ; à cette heure il y a une espèce de persécution bien terrible contre eux, partout ils sont moqués, insultés et Méprisés. » 1847 : construction dans toute l’île de petites chapelles, où des laïcs, hommes ou femmes, réunissent les Noirs, pour la prière, pour le catéchisme, et forment de véritables communautés. Le père Le Vasseur écrivit : « Quel esprit de prière dans les chrétiens du père Laval ; On se croirait dans la primitive Eglise. La piété des Noirs de Maurice est infiniment supérieure à celle de ceux de Bourbon. Que leur piété est tendre, que leur foi est vive ;. Qu’il est touchant de voir la cathédrale remplie de toutes part de ces pauvres gens. Quel recueillement, quel silence, quel air de religion. Plus je les vois, plus j’ai la vénération pour leur père. » Les prêtres du temps du Père Laval. Prêtres. Commentaires. Angelergue. Prêtre français desservant St Maurice. Bernard de Colyar. Curé de Pamplemousses. Réputé un bon prêtre. Clifford. Curé de Grand Port ; de mœurs dissolus. Giles. Anglais. Arrivé en même temps que le père Laval Anglais. Arrivé en même temps que le père Laval. De mauvaise réputation devait être renvoyé. Guérin. Un français de réputation douteuse, aimant le jeu. Larkan. Anglais Arrivé en même temps que le père Laval Bordier et Lambardi De mauvaise réputation devait être renvoyé. Laval, Jacques Désiré. Qui allait devenir un saint apôtre de Maurice. Peyronnet. Un ancien vicaire défroqué devenu commerçant. Rock. Premier Vicaire. Anglais menant une double vie. Il a une concubine et trois enfants. Rovery. Curé de Moka permis de résidence révoqué. Spain. Curé de St Julien William Corr. Le curé, un anglais infirme souffrant de rhumatisme. Il est hostile aux prêtres français, et n’aime pas le père Laval. Mgr Collier n’est bien entendu insatisfait de la pauvre qualité de plusieurs de ses prêtres et demande de l’aide de Londres. Un seul prêtre lui est envoyé Un homme marié ! Il ira donc recruter lui-même en Europe. Le père Laval lui-même ne ménage pas ses critiques contre ces mauvais prêtres. Dan une lette 22 février 1842 à Coquerel, il écrit : « Je n’ai rien a vous apprendre de bon du côté du clergé. Ce sont des prêtres qui sont venus là pour gagner de l’argent et pour s’amuser. Ce bon évêque en gémit tous les jours. Le malheur est qu’il n’est pas le maître de son diocèse et qu’il ne peut pas interdire et chasser ces mauvais prêtres là. Cependant en voilà trois interdis et de chassés; c’est une peste que ces mauvais prêtres et c’est incroyable tout le scandale qu’ils ont donné dans cette pauvre île. Et Monseigneur m’a dit plus d’une fois qu’il s’étonnait qu’il reste un peu de foi dans son Vicariat. » Le 23 juillet 1842, il écrit encore « Il faudra du temps; je suis seul pour toute cette pauvre population, les autres prêtres ne s’occupent en aucune manière des pauvres noirs. On baptise leurs enfants et puis c’est tout. Il faut du temps pour réparer tous ces désordres s et pour recevoir l’estime et la considération dont on a besoin. Le 22 février 1852, il écrit à Galais : « L’avenir m’apprendra à connaître ces pauvres gens et les meilleurs moyens à prendre pour travailler à leur salut ; pour exercer le saint ministère surtout du côté de la chasteté c’est infâme tout ce qui s’est passé ici. Le 9 octobre Mgr Collier écrit à Sir Lionel Smith, pour demander la nomination du père Laval. « Le révérend Laval il est vrai est originaire de France, mais il est libre de toute partialité envers son pays. Je peux en toute confiance déclarer à Votre Excellence, que son caractère et sa conduite sont tels, qu’il ferait honneur à n’importe quel prêtre de n’importe quel pays. Mon désir est de l’employer aux soins des prisonniers, des noirs émancipés des classes les plus pauvres et les plus humbles. Mes efforts pour trouver en Angleterre un prêtre catholique disposé à se dévouer exclusivement aux pauvres et aux prisonniers sont restés vains et je n’ai pas d’espoir de trouver, pour cette tache particulière et importante personne d’autre en qui je puis placer ma confiance comme je le fais à ce gentleman. Une large portion de la population catholique de l’île va demeurer sans instruction si je ne suis pas autorisé à me servir des services du Révérend père Laval. Comte tenu de cette circonstance, je le plus grand espoir que votre excellence permettra que son nom soit porté sur la liste des clergés de la colonie. Archives de Maurice. Les passéistes. Les colons refusaient toujours l’émancipation des pauvres noirs. Les articles du Cernéen, le journal de l’oligarchie blanche, en fait foi. En avril 1841, par exemple, dans un article plein de mépris pour les noirs, l’avocat Célicourt Antelme a été le porte-parole des colons blancs, mécontent des conséquences de l’affranchissement, qu’ils ont combattu avec acharnement et qu’ils ont été obligés d’accepter l’importante somme de 2 millions de livres par le gouvernement anglais. « Cela eut été une belle gloire pour un évêque que d’éclairer et de moraliser ce troupeau d’esclaves que l’émancipation restituait tout à coup à la vie civile et à la liberté. Mais une œuvre aussi sublime était au-dessus des forces humaines. Livrés à eux-mêmes, à toutes leurs passions, à toute leur ignorance, les affranchis ont dû céder à leurs instincts qui les entraînaient malgré eux dans des excès honteux. Entraînés dans l’ornière du vice par leur ignorance dégradante, les affranchis n’ont jamais dépassé le seuil de l’église, et notre vertueux évêque n’a pu parler le langage de l’Evangile qu’a ces vieux noirs, instruits depuis longtemps par leurs maîtres, qui venaient s’agenouiller ça et là sur les dalles de l’église. Cernéen 27 avril 1841. » Dans de nombreux articles du Cernéen, on laisse encore apparaître l’anxiété des colons, et on remet en cause la présence du père Laval à Maurice. « Que Monseigneur fasse appel à des missionnaires de la trempe du père Laval et dans quelques années ils auront régénéré notre société. » Pour compenser ces dépenses qu’ils n’avaient pas à faire pendant l’esclavage, les propriétaires colons, vont créer des distilleries et produisent du rhum et de l’arak de mauvaise qualité. Les Noirs en abusent et l’ivrognerie fait des ravages. Les colons ne veulent nullement se refuser une source de revenus en supprimant les distilleries et le Cernéen du 24 mai 1841 écrit hypocritement : « L’ivrognerie en elle-même porte peu préjudice à notre communauté elle ne nuit qu’aux individus qui s’y livrent. Personne ne peut empêcher les individus de dépenser leurs salaires en boissons ! Le père Laval pense donc que le plus grand obstacle à la conversion des Noirs, ce sont les blancs. Ils vivent avec ostentation et dépensent aveuglement les 2 millions d livres de compensation. Leur moralité s’est dégradée. Je ne suis pas trop bien avec les blancs, moi qui ne veux m’occuper que des Noirs. Je trouve beaucoup d’animosité de la part des blancs, qui voient d’un œil d’envie dès qu’on ne fait aucune discrimination dans la maison de Dieu, de couleur et de condition, et plusieurs maîtres refusent de laisser leur pauvres domestique assister aux instructions » Lettre du 23 Juillet 1842 à Galais. Dans une autre lettre le 23 juillet 1842, à Liebermann. « Il y a une corruption et un débordement de mœurs incroyables. Le démon de l’impureté fait des ravages épouvantables parmi ces pauvres abandonnés. Les blancs en sont la cause. C’est affreux, toutes les pauvres Noirs sont débauchées par leurs maîtres et par les jeunes blancs. Le père Laval va être menacé par des blancs et subira même quelques sévices. Il deviendra la bête noire des propriétaires colons,qui le traitent de fanatique. Les noirs eux-mêmes vont devenir une sorte de missionnaires chez les blancs en éduquant les enfants qui leurs sont confiés. Les sentiments de certains blancs vont changer petit à petit mais l’opposition reste forte. Supérieur malgré lui. « À la fin de l'année 1848, avait eu lieu l'union entre la Congrégation du Saint-Esprit et celle du Saint Cœur de Marie, union qui comportait la «disparition» de cette dernière. » Comme beaucoup de ses confrères, Jacques Laval, le déplorait. Il pensait comme le Père Le Vavasseur qui écrivait : « J'ai la plus grande peur, pour ne pas dire la certitude que cette fusion soit une déplorable confusion. » Il devait toutefois changer d’avis après avoir reçu des explications dans les lettres de Libermann : « J'approuve de tout mon coeur la fusion. Je puis vous assurer de l'adhésion parfaite de tous nos confrères de Bourbon et de Maurice. » Nommé supérieur de sa communauté, le Père Laval n'avait accepté cette charge qu'avec réticence et il n'y fut jamais à l'aise. « Le Père Laval, disait un de ses confrères, n'est guère fait pour être membre d'une communauté et surtout pour en être supérieur. Il n'aime pas les règles, s'en soucie peu pour lui et pour les autres. Il n'a jamais fait de noviciat et n'a pas vécu en communauté. Pourvu que le travail marche, c'est tout ce qu'il lui faut. » Tous n'étaient pas aussi sévères. Laval reconnaît lui-même : «Le défaut principal vient de moi qui occupe une place dont je suis incapable de bien remplir les fonctions, vu que je n'en connais pas bien les devoirs, n'ayant pas eu le bonheur de vivre en communauté. Quand on manque par les fondements, c'est bien difficile de bâtir l'édifice. » Les dernières années. Pour ses confrères, Jacques Laval est un exemple. Il était pourtant fatigué, et sa santé se détériorait graduellement. Quinze ans d'un labeur incessant, en même temps que de sévères pratiques de pénitence, ont épuisé ses forces. En 1856, puis de nouveau en 1857, il eut une attaque pendant qu'il écoutait les confessions. L'année suivante, nouvelle attaque, en chaire cette fois, bientôt suivie de deux autres. « Laval comprit que son ministère actif touchait à sa fin. Dès lors, il ne pouvait guère qu'offrir ses prières et ses souffrances pour ses bien-aimés mauriciens. Cependant, quand il se sentait un peu mieux, il s'arrangeait pour donner, de temps en temps, quelques instructions aux petits enfants et à quelques adultes. » Habituellement, on pouvait le trouver dans un coin, près de l'autel, en communication silencieuse avec Dieu. Il devait mourir le 9 septembre 1864, le jour de la fête de saint Pierre Claver, un autre grand apôtre des esclaves noirs. Vers la fin de sa vie, le père Laval reçoit l’ordre de ses supérieurs de se laisser photographier. Laval songe peut être d’aller évangéliser Madagascar. Le prélat apostolique de Madagascar le réclame. Liebermann consulte Rome avant de prendre la décision de transférer le père Laval. A Rome, le cardinal Franconi, décide de le laisser accomplir son œuvre a Maurice. Le père Laval fatigué se voit offrir un conge a Bourbon. « ce n’est pas en les laissant mourir que l’on procurera le bien des noirs » écrit le supérieur provincial Levasseur. Lettre de Thévaux.1852. « Notre pauvre père Laval est dans un état de fatigue que je crois que nous le perdront bientôt. Il dit lui même qu’il es fini q’il ne peut plus aller. Il m’écrit ce matin qu’il aurait besoin d’un peu de repos. ‘Mais comment faire au milieu d’un pareil ouvrage. ‘ Une inflammation qu’il a au nez depuis plusieurs années vient de s’augmenter considérablement et a gagné une partie de sa joue. Avec cela il ne mange presque plus. Son estomac ne supporte plus ni le pain n la viande un tout petit peu de légumes, voilà tout ce que compose son repas. Mais ce qui alarme le plus c’est une toux sèche. Malgré son état le père Laval ne diminue rien de son travail fait sa semaine de services et va une fois la semaine à Petite Rivière te c’est encore lui qui voit le plus de malades surtout lorsque les malades sont loin, c’est toujours lui. La mort du père Laval. Le 2 mai 1864 il est au confessionnal a midi. Il a une thrombose coronaire. Le 3 septembre 1864, il écrit à sa sœur. Ce sera sa dernière lettre. « Qu’emportera nous de cette terre et dans l’éternité. Ah ! Puissions nous jouir promptement de la claire vue de Jésus et de Marie. J’ai grande hâte de voir la fin des misères de la vie. Je ne crois pas que la fin soit bien loin, car je me vois mourir à petit feu. Au revoir chère sœur, dans l’éternité bienheureuse. » Vendredi 9 septembre 1864 : « Je crois que la fin de ma carrière n’est pas éloignée, je sens mes forces diminuer chaque année ; en partant pour les missions, j’avais demandé au bon Dieu dix ans de travail, en voilà tout à l’heure treize. Je crois que la fin approche… » écrivait le Père Laval à M. Questel, son beau-frère le 14 mars 1854. « Vous me parlez de retourner en France, mon cher frère, mais je crois que je ne reverrai plus ce beau pays. Mes os resteront à Maurice, impossible de quitter mes pauvres enfants ; notre présence ici sera toujours nécessaire, et si nous allions partir que deviendraient tant d’âmes qui nous ont coûté si cher et que nous avons gagné au bon Dieu à la sueur de notre front. Ainsi point d'espoir et d’espérance de nous revoir encore dans ce monde. » L’excès de travail et de soucis a usé le Père Laval avant l’âge. Soudain, le 3 mai 1956 pendant une séance au confessionnal, il a une attaque d’apoplexie : « … j’ai été frappé subitement d’un violent coup de sang qui m’a renversé par terre ; j’étais au confessionnal à entendre les confessions des pauvres gens ; un de mes chers confrères me donna dans l’Eglise l’extrême-onction, croyant que ma dernière heure était venue ; Mais cette mort eût été trop glorieuse pour moi de mourir ainsi les armes à la main. Hélas ! Le bon Dieu n’a pas voulu de moi pour cette fois, sans doute que je n’étais pas assez préparé pour aller paraître devant lui. Cette fausse attaque de paralysie m’a enlevé beaucoup de ma force, à présent je ne puis pas faire grand chose ; seulement je me rends le plus utile possible en donnant quelques conseils et avis à nos pauvres Noirs qui ont grande confiance en moi, qui suis leur premier missionnaire… » Le 23 septembre 1856, le Père Laval, de plus en plus affaibli parle de sa santé misérable et se considère comme le plus inutile : « je ne gagne plus mon pain que je mange ». Il reprend son activité jusqu’à une seconde attaque en 1857. En novembre 1860, sa santé décline rapidement : « … L’état de ma santé est toujours bien misérable ; manque de force, état nerveux allant croissant ; ma grande inquiétude et crainte est que d’ici à quelques temps, à cause de ces accidents nerveux, il me soit impossible de dire la Sainte Messe, la seule consolation qui me reste ; Cependant, alors même, que la Sainte volonté de Dieu soit faite ! Quant à l’exercice du Saint ministère il me devient chaque jour plus difficile, il se réduit à quelques rares confessions. Catéchisme deux fois la semaine pour la première communion du vieux monde. Je garde le parloir où je fais l’office de portier ; ce qui me donne occasion de donner quelques petits conseils aux allants et venants, ce qui est encore un ministère qui n’est pas infructueux tout à fait. Puis le reste du temps est employé à la méditation de l’Ecriture Sainte, lecture de la vie des Saints, récitation du Saint office. Et ainsi s’écoulent les jours, les semaines et les mois, un peu trop lentement à mon avis. Le temps paraît bien long à un soldat désarmé ne pouvant plus rien faire pour la gloire de son maître et le salut de ses frères… Quant à ma pauvre âme, elle se trouve parfois dans une grande tristesse, sécheresse, abandon et obscurité. Je tâche de supporter le plus patiemment possible ces épreuves pénibles ; plus on vieillit, plus on voit et sent le poids bien lourd de ses grandes misères ; il me tarde d’être arrivé à la fin du chemin… » Dans la nuit du jeudi 8 septembre 1864, le Père Laval est retrouvé dans sa chambre à terre, transi de froid, le visage défait. L'attachement des Mauriciens explosa au grand jour dès l'annonce que le "Père Laval" n'allait pas survivre à cette double attaque d'apoplexie et d'hémiplégie. Le 5 septembre il dit à un visiteur : « Dans quatre jours je serai mort. » Dans la nuit du 7 au 8 septembre le père Buguel trouve le père Laval, par terre, terrassé par une attaque. Le père Laval refuse que l’on dérange un médecin, et il insiste pour se rendre a l’église soutenu par Thevaux. Laval veut s’adresser aux visiteurs qui sont accourus anxieux. « J’ai encore quelques paroles a leur dire » « Ils m’attendent la haut pour me porter au Ciel. Il baise son crucifix, récite des psaumes, supplie Dieu de purifier son cœur et prononce plusieurs fois le nom de Jésus et de la Vierge Marie. A L’annonce du docteur d’Arifat qu’il n’y a aucun espoir il dit : « Deo Gracias. » Mais il exprima de la crainte à l'idée qu'il allait bientôt comparaître devant Dieu. Il se mit à prier avec calme et joie : "Quelle bonne pensée j'ai eu là de me consacrer au salut des pauvres ! J’en bénis le bon Dieu ! Je l'en remercie !" Les derniers sacrements lui furent donnés à 8 heures du matin le vendredi 9 septembre. Il reçut l'Eucharistie et une expression de bonheur se répandit sur son visage. Il se mit à réciter l'action de grâces. Le père Delaplace raconte les derniers moments du père laval. « Thevaux - Je vous apporte le bon Dieu. Vous êtes bien content n’est-ce pas de le recevoir dans votre dernière heure ? - Ah ! Oui, je suis bien content, c’est un si grand bonheur de recevoir son Dieu. - Vous allez vous donner tout entier a lui puisqu’il vient pour se donner tout enter a vous. - Je me donne tout entier au bon Jésus. Vous-vous abandonnez entièrement à lui et lui faites de on cœur le sacrifice de votre vie ? Oh ! Oui, de bien bon cœur. » Masuy vient aussi et lui dit : « Je vois votre voile blanchir a l’horizon père Laval, tous vos enfants que vous avez envoyés au Ciel regardent et disent : Ah ! Voila, il vient. Comme ils sont contents. - Je suis encore plus content qu’eux, répond Laval. Il s’écrie tout d’un coup : Ah ! La voila ! Merci mon Dieu, puis il tombe dans le silence. Le 9 septembre a une heure trente de l’après midi le père Laval rend son âme à Dieu. Plus tard, il reçut l'Extrême-onction en pleine connaissance. Voyant tous ses frères et d'autres réunis à son chevet, il leur demanda pardon des scandales qu'il aurait pu leur avoir donnés. Des sanglots furent la seule réponse à cette demande. Il s'écria tout à coup : "Oh la voila ! Merci mon Dieu !" Et demanda ensuite d'être laissé à ses propres pensées. On n'a pu savoir s'il avait parlé de la Sainte Vierge. Le mourant donna sa bénédiction à tous les assistants et à la mission de Maurice. Le silence régnait dans la cellule et les traits du Père Laval avaient pris une expression de bonheur. Le Père Laval poussa trois soupirs distincts et mourut le vendredi 9 septembre 1864 au début de l'après midi à 13h40. La nouvelle du décès se répandit en un instant dans toute la ville, de même que les faubourgs. Quand, le dimanche suivant, à 11 heures du matin, on ferma le cercueil, béni par Monseigneur Hankinson, 20 000 personnes avaient défilé devant le corps. "Votre douleur est juste, mes Frères, nous savons ce que vous perdez. Il n'est plus ici-bas, le Père de votre âme, le consolateur de vos peines, le soutien de votre faiblesse... Vous avez raison de pleurer : vous avez perdu votre meilleur ami" déclare le Père Etcheverry dans son oraison funèbre, impressionné de prendre la parole devant une telle foule. Il avait souhaité être enterré au pied du calvaire, devant l'Eglise de Sainte-Croix, "afin, dit-il, que ses enfants puissent s'arrêter au passage à prier pour le repos de son âme". Le cortège mit deux heures à parcourir les trois kilomètres de trajet. Ceux qu'il appelait ses enfants, les Noirs, se disputèrent l'honneur de porter à bras, seulement sur quelques pas, le lourd cercueil doublé de plomb. Ses "Chers Noirs", le Père Laval, imprégné de tendresse, cette aptitude à se mettre à la place des autres, à ressentir ce qu'il ressentent, les a aimés parce qu'ils étaient considérés comme les derniers de ce monde et son amour pour eux a été tel qu'il se donna jusqu'à la limite de ses forces et même au-delà. Mais de son vivant comme après sa mort, "ses enfants" lui ont rendu cet amour prodigué et de génération en génération… « Il n'y avait eu personne pour l'accueillir à son arrivée à Maurice. Il y en eut 40 000 pour accompagner à sa tombe leur Père bien-aimé. Le petit monument qu'on y érigea devint vite un centre de pèlerinages fréquenté toute l'année. Le 29 avril 1979, le pape Jean-Paul Il l’a béatifié. Les miracles du vivant du père Laval. (Non reconnues par manque de preuves, par l’Eglise) Dans ‘ Le mystère du bienheureux Laval ’, Robert Edouard Hart, le célèbre poète de Maurice, écrit que lorsque le père Laval était en oraison, une lumière surnaturelle irradiait de sa personne Le père Guilmin fait ce récit a Delaplace qui a écrit la première biographie de Laval ; « Environ quatre ou cinq ans avant la mort du père Laval, je me trouvai un des premiers jours du nouvel an au presbytère et j’étais a causer intimement avec lui, quand arriva un vieux noir mozambicain ou malgache. Il était tout courbé par l’age. Il s’approcha modestement du père et lui a souhaite la bonne année. Le père Laval sourit et était content de le voir. Il témoigna la joie qu’il ressentait en lui, touchant légèrement la tête du vieux de sa main. Sorte de caresse habituelle chez lui envers les vieilles gens créoles. Le vieillard était tout heureux ; au moment de se quitter le père lui fit un doux reproche de ce qu’il s’était déplacé a son age pour lui souhaiter la bonne année. Le vieillard répondit : ‘Eh, bon père pas vous qui fine faire voir ? Frappé de ces paroles, j’ai demande l’explication au père Laval qui me répondit : « Il ne voyait pas et pendant que je lui ai administre le sacrement du baptême les écailles lui sont tombes des yeux comme a un autre saint Paul. » Ayant voulu en savoir davantage je n’ai eu que cette réponse : « C’est l’effet du Saint Sacrement du baptême qui agit sur lui. » Guilmin donne des précisions sur un autre miracle, la guérison d’un lépreux, en 1862 Thierse, un missionnaire que Collier a introduit avec Lambert et Thevaux est couvert d’abcès qui se reforment à mesure que l’on les crèvent. Le père Laval lui dit : « Si seulement je pouvais partager avec vous ! La même nuit les abcès de Thierse disparaissent c’est maintenant Laval qui a un abcès. ‘si grand qu’une main d’homme ne peut le couvrir’ L’abbé Odwy, curé de saint Julien a Flacq, dans un rapport écrit au préfet de la propagande : « je n’ai jamais vu un changement si complet dans la conduite d’un nombre si considérable. Après Dieu le mérite de cette grande œuvre appartient au père Laval. Ces noirs autrefois si grossiers et si sensuels, si paresseux, sont montés en quelques années au niveau des meilleurs paysans de l’Europe. L’ivrognerie a disparu. On n’entend plus de blasphèmes dans les champs, dans les ateliers, dans les maisons, sur la grande route, au lieu des chansons obscènes du temps de l’esclavage ils chantent les louanges a Dieu et a la sainte Vierge. Liebermann avait nomme Laval supérieur de la communauté de Maurice. Quand en 1852, Schwindenhammer qui avait succèdé à Liebermann, rappela Collin en France, et il nomma Laval supérieur provincial. Le père Laval était donc responsable de Maurice comme de la Réunion Le miracle de Caroline Prosper. Elle a une infection à la moelle épinière et toute une partie de son corps est paralysée. Les parents de Caroline lui avaient caché la mort du père Laval. Caroline est réveillée dans la nuit quand une voix lui dit : ‘ Faites vous porter près de mon corps et vous serez guérie’. Elle raconte : « Je vis le père Laval ouvrant les rideaux de mon lit, en me disant d’insister pour que l’on me porte devant lui. Malgré sa faiblesse elle se fit porter jusqu'a la chambre mortuaire près de son corps Quelques personnes m’aidèrent pour que je puise baiser ses mains. Puis elles les appliquèrent sur mon œil gauche qui voyait a peine, et aussitôt je recouvrai la vue. Dès que ses mains eurent touché mon bras, je pus le soulever et remuer ma main qui fut immédiatement guérie Je sentis un tremblement dans le corps. J’étais tout à fait bien, sans aucun malaise. Aussitôt la foule cria au miracle ! L’évêque de Port Louis et le clergé vinrent me voir. » Caroline entra comme le lui avait prédit le père Laval chez les filles de Marie et se fit religieuse. Elle est devenue Sœur Lupercile, fille de Marie. Le cas de Caroline Prosper n’a pas été retenu par les enquêteurs Le dimanche 11 septembre 1864, les porteurs décident de porter le cercueil en plomb a bout de bras. Des milliers de personnes qui ne peuvent entrer a l’église se tiennent dans les rues avoisinantes. La messe est célébrée par Thevaux, en présence de l’évêque. L’’un des assistants est le père Guilmin. C’est un Jésuite, le père Etcheverry qui prononce l’oraison funèbre : « Jamais cercueil d’un père vénère et chéri, ne fut entouré de tels hommages de respect et d’amour. Votre douleur est juste. Nous savons ce que vous perdez. On dirait que vous venez accompagner cette âme dans son ascension vers le Ciel et qu’en pleurant le père Laval, vous pleurez le saint père Laval. Il n’est plus visiblement au milieu de nous, mais son invisible protection vous aidera toujours » Un jour que le père Laval lui parlait des sa mort prochaine, Jean Marie Mézelle lui avait dit : je porterai la croix devant vous » Laval souriait, avait porte la main sur sa tête pour le remercier. Jean Marie Mézelle a donc été choisi pour porter la croix. Des volontaires, sous la direction de Agricole Manuel, vont construire un caveau devant l’église de Sainte Croix a droite du calvaire. Le père Laval y restera pour six ans Miracles du père Laval, après sa mort. La guérison de Edgar Beaubois. Edgar Beaubois était comptable a la propriété de Rose Belle. Il était anglican. Il tomba malade et avait des furoncles qui le dévisageaient ses paies purulentes sur cou et la figure le rendaient méconnaissable. Les meilleurs médecins de l’île ne pouvaient pas le guérir. Le docteur Rouget, Officier de l’Ordre de l’Empire Britannique, surintendant de l’hôpital civil et le docteur Ferrière, membre du conseil du gouvernement étaient parmi eux. Le 17 juillet 1923, Beaubois se rend a l’hôpital de Port Louis. il est accompagne de son fils Henry, de l’infirmier de la propriété Andre Bazerque et du chef mécanicien de l’usine François Bigara. Le docteur Rouget confie a l’infirmier que le mal est incurable. Bazerque et Bigara, des catholiques pratiquants, persuadent Beaubois d’aller sur la tombe du père Laval. Enchemin, ils s’arrêtent a la a la pharmacie nouvelle ou le pharmacien Raoul Rochecouste panse sa plaie. Arrivé a sainte croix, Beaubois enlève sa serviette toute imbibée de sang et la fait toucher le tombeau. Il tombe a genoux avec les autres et prie. Il déclare a voix haute que s’il est guéri il se fera catholique. Soudain, Beaubois croit entendre des pas, quelqu’un s’approche de lui. Il ramène la serviette a son cou pour cacher la plaie comme il le faisait habituellement. Il ne sent plus les plaies purulentes. Sa peau est lisse et sèche. Il pousse un cri « je suis guéri ! » Les médecins qui l’examinent plus tard vont constater qu’il n’y avait effectivement aucun symptôme de maladie. Comme promis, Beaubois s’est converti et a reçu le baptême a l’église de Sainte Croix, au milieu de ses amis de la propriété, dont plusieurs se sont également convertis. L’Eveque Murphy ordonne une enquête. Elle durera de mars a mai 1924. La sacrée Congrégation des Rites ordonne aussi une enquête canonique régulière et entend Beaubois, Bazerque, Bigara, les docteurs Rouger et Ferriere et le pharmacien Rochescouste. Les docteurs Delaitre et Celestin viennent certifier la guérison de Beaubois qui reste guéri. Le 29 septembre 1926, les témoignages sont envoyés a Rome. Le 4 décembre 1975, la sacrée Congrégation pour la cause des saints, proclame que la guérison instantanée de Beaubois est inexplicable par des causes naturelles. Mgr Collier écrira plus tard : « j’ai la conviction, gravée dans mon cœur, que l’intervention du père Laval obtiendra pour la colonie des grâces et des faveurs spirituelles encore plus grandes que celles qu’il attirait continuellement du ciel pendant qu’il était avec nous » De nombreuses autres personnes ont été guéries par l’intercession du père Laval . On a donne son nom a de nombreux enfants de Maurice. soit Jacques, soit Désiré, soit Jacques Désiré. Un enfant tombe d’un toit et se blesse grièvement. Son état est désespéré, son père, Mr. Rawstone, se rend à Sainte Croix pour demander sa guérison au père Laval. . La sœur de Rawstone qui est protestante se fait catholique après la guérison inexplicable de l’enfant. Albert Marina, instituteur, a un fils de huit ans qui est paralyse des jambes depuis un an. Au cours d’une neuvaine pour sa guérison, l’enfant a une vision : un prêtre trace une croix sur son front et le met debout. Après un an il a une rechute et ses parents l’emmènent à Sainte Croix. Ils font une infusions avec les fleurs déposés sur la tombe. L’enfant boit et est guéri. Le père Guilmin lui-même malade, ayant des vomissements régulières, n’avait pu être soigné par les médecins. Il alla prier sur la tombe du père Laval. Le lendemain, il était guéri. Il n’a pas douté qu’il avait été guéri par Dieu sur l’intercession du père Laval. « J’atteste la vérité de ce récit sous la foi du serment » Un indien nomme Boodhun, marchant ambulant de tissus est atteint d’hydropisie. On le convainc d’aller a Sainte Croix, et il veut accompagner les pèlerins dans la nuit du 8 a 9 septembre. Soudain il croit voir un homme venir vers lui. Il le reconnaît pas ses portraits. C’est le père Laval. Celui-ci prend un scapulaire et le passe autour du cou de Boodhun. Il est guéri. Le ventre redevient normal peu a peu. Boodhun et sa femme reçoivent le baptême. Pèlerinages. "Le véritable foyer du sentiment religieux à Maurice se trouve à Sainte-Croix. Là, jadis, dans le petit village torréfié sous les feux de l'été tropical, un homme de Dieu se penchait sur la misère et les souffrances du peuple noir qui l'entourait... Le Père Laval est le symbole de la ferveur religieuse des Mauriciens" G. André Decotter. A Maurice, tout le monde connaît le Père Laval, le "Saint" national. On trouve même des enseignes à son nom : Boutique Père Laval ; Imprimerie Père Laval ; Cordonnerie Père Laval, Tabagie Père Laval ". Le 9 septembre, jour de sa fête, les Mauriciens de toutes les ethnies viennent en pèlerinage sur son tombeau, à Sainte-Croix, dans la banlieue immédiate de Port-Louis. Le premier pèlerinage de Sainte-Croix, qui par la suite allait se répéter tous les ans, eut lieu le jour même des funérailles du Père Laval, le 11 septembre 1864. Le corps du défunt fut enseveli en face de l'église Sainte-Croix, à la Vallée des Prêtres. Un mausolée, appelé par les créoles, ’caveau’ du père Laval fut construit et ouvert le 9 septembre 1870. En 1965, le mausolée contenant le sarcophage fut détruit pour faire place à l'église plus spacieuse de Sainte-Croix. L’inauguration eut lieu le 16 février 1965. Le 19 mai 1979, après la béatification du Père Laval à Rome par le Pape Jean-Paul II, 150 000 personnes, peut-être plus, assistèrent à la cérémonie d'action de grâces qui eut lieu au monument de Marie, Reine de la Paix, à Port-Louis. « A Sainte-Croix, non seulement à l'anniversaire de sa mort, mais tous les jours, des pèlerins de tous âges portent des fleurs, des couronnes, des bougies, des ex-voto, viennent lui confier leurs soucis, leurs secrets et prient sur ses restes mortels, lui demandant sa protection, puis effleurent l'effigie en plâtre du Père Laval avant de toucher le front de leurs enfants : ce geste aurait provoqué des guérisons miraculeuses. Les Mauriciens qui émigrent, et dont le nombre s'en va augmentant, le font connaître dans d'autres pays. Ainsi, le renom de sainteté du Père Laval a traversé les mers, de sorte que non seulement des Catholiques de pays voisins, mais aussi des visiteurs venant de partout, vont prier devant ses restes mortels à Sainte-Croix, témoignant ainsi qu'un "Saint" a foulé le sol mauricien. » Autobiographie du père Laval. Au début de 1863, on demande au Père Laval d'écrire les souvenirs de sa vie. Le missionnaire éprouve une grande répugnance à ce travail, et ne produit que deux pages. Le 6 mars, il écrit : "Permettez-moi d'exposer en toute simplicité à votre Paternité les raisons qui m'ont fait jusqu'ici différer de mettre par écrit ce qui m'a concerné : 1° Ma vie jusqu'à mon entrée au Séminaire St Sulpice a été si pleine de péchés que mon directeur M. l'Abbé Galais de sainte mémoire n'a jamais voulu que je revinsse sur ces années malheureuses, tant ces souvenirs remplissent mon esprit de trouble et mon coeur de découragement et de tristesse. Voici le conseil de ce sage et saint directeur : mon ami me dit-il plusieurs fois, avant votre entrée au séminaire vous avez fait une confession générale de ces malheureux désordres, n'y revenez plus, ne remuez plus ce vieux fumier, ça ne servirait qu'à vous troubler, qu'à vous décourager ; je l'ai suivi jusqu'à présent et je m'en suis bien trouvé. Et je dois vous faire confidence que ma grande croix dans mes vieux jours, ce sont les retours de tous ces désordres que le démon s'efforce de représenter à mon imagination et dont j'ai beaucoup de peine à me défaire...jugez s'il serait prudent de remuer ce vieux fumier tout pourri. 2° Ma vie au séminaire St Sulpice a été bien pauvre et misérable ; je me suis tenu autant que possible dans le silence et l'oubli, travaillant à guérir les plaies profondes que le péché avait faites à mon âme. Ces quatre années n'offrent rien d'édifiant ni d'intéressant. 3° Après mon Séminaire je fus placé dans une toute petite paroisse du diocèse d'Evreux ; pendant les deux années que je l'ai desservie, n'ayant presque pas à faire de ministère, j'employai mon temps à l'oraison, l'étude de l'Ecriture sainte, à l'étude de la théologie, ayant fait de très faibles études ; et je me rappelle toujours ces deux années avec grande consolation. 4° En 1840, le P. Blanpin et un autre élève de St Sulpice vinrent me trouver dans ma solitude et me parlèrent du projet du très Vénéré Père Libermann de former une congrégation de prêtres pour les colonies et de la facilité d'y établir le règne de Dieu parmi les noirs. Moi qui ne faisais pas grand chose dans ma petite paroisse et qui désirais cependant convertir quelques âmes pour réparer la perte des âmes que j'avais perdues, je me sentis poussé d'entrer dans cette congrégation, vu surtout qu'il ne fallait pas de talents pour faire le bien parmi ces pauvres ; c'est alors que je suis parti pour la mission de Maurice. J'y suis demeuré cinq années tout seul, puis est venu le Père Lambert, deux ans après le Père Thévaux. Lambert et Thévaux qui sont meilleurs écrivains que moi pourraient relater ce qu'ils ont vu, je n'aurais donc pour tâche que de tâcher de me ressouvenir des cinq premières années de la mission, ce qui me sera bien difficile, vu l'affaiblissement de ma mémoire et ma grande incapacité pour écrire et développer ma pensée...Vous verrez par-là...qu'il n'y a ni entêtement ni désobéissance dans le retard que j'ai apporté." Venu à l'Ile Maurice pour convertir et aider avec un infatigable dévouement les pauvres marginaux de la société mauricienne, à qui il avait donné son amour, il a tout fait pour ne pas conserver une grande modestie, une simplicité de vrai homme de Dieu, et à se faire oublier. Des vitraux ayant le Père Laval pour motif se trouvent dans les églises de Pinterville, de Garennes et d'Ivry-la-Bataille dans le diocèse d'Evreux mais aussi à Champseru dans le diocèse de Chartres et dans la chapelle spiritain de Chevilly-Larue près de Paris. Une statue se trouve dans le sanctuaire de la Maison des Pères du Saint-Esprit , rue Lhomond à Paris. A Londres, un médaillon a été placé à Notre Dame de France à Leicester Square et un buste a été inauguré le samedi 8 septembre 2001 à l'église Saint-Denis à Forest, Bruxelles en Belgique. En mars 1860, quatre ans avant sa mort, le Père Laval accepta par obéissance, de se laisser photographier par Messieurs Chambray et Lecorgne. C'était l'unique portrait de sa vie. Il se tenait debout à coté d'un grand crucifix qu'il montre du doigt.. Evènements importants à Maurice pendant le séjour du père Laval. 1841-1864. Année. Date. Evènements. 1841 14 septembre Arrivée du père Laval en compagnie de Mgr Collier et de trois prêtres sur le Tanjore, capitaine Mac Leod. 1842 2 janvier. Décès du gouverneur Sir Lionel Smith. Sa femme meurt trois jours après. 21 novembre. Arrivée du gouverneur Sir William Maynard Gomm 1844 4 janvier Violent raz de marée à Port Louis. 1845 26 Janvier. Décès de Rémy Ollier, fondateur du journal La Sentinelle de Maurice, à 29 ans. 10 juin Arrivée des abbés O’Brien, Eggermont et Mazuy. 1846 17 janvier Inauguration de l’église Ste Philomène à Poudre d’Or. 18 janvier La première messe dans les Plaines Wilhems chez Mr Jean Augustin Adrian dans sa maison ‘Mon repos’, à Trianon. 5 août Mise à exécution de l’ordre d’expulsion de l’abbé Eggerment. 15 septembre Pose de la première pierre de Notre Dame des Anges à Mahebourg. 20 Octobre Décès de l’abbé Jean François Dumas, curé de Port Louis. 1847 15 juillet La langue française est bannie de la Cour suprême. 21 septembre Emission du timbre Post Office qui devait devenir célèbre et avoir une grande valeur. 5 mai. Départ du gouverneur Gomm. 8 juin Arrivée du gouverneur sir George William Anderson. 1 septembre Emission de billets de 10 et 5 roupies. 1950 21 février Première élection municipale à la Loge de la Triple Espérance Port Louis. Louis Lechelle devient maire. 28 février Cyclone qui cause des dégâts. 1 mars Etablissement du General Post Ofiice à Port Louis. 19 avril Arrivée du Medea avec du choléra à bord. 9 juin Pose de la première pierre de la chapelle Sté Croix. 26 Novembre Pose de la première pierre de l’église St Jean à Quatre-Bornes. 1851 8 janvier Arrivée du gouverneur James Macaulay Higginson. 1853 12 juillet. Naufrage du navire Sydney avec des cargaisons considérables 26 novembre Prmière réunion de la chambre d’agriculture. 1854 24 mars Arrivée du navire Sultany avec à son bord plusieurs laboureurs indiens dont plusieurs sont atteints de choléra qui se propagera à Maurice. . 15 mai. Séisme ressenti à Maurice. 17 juin Epidémie de choléra Parmi les victimes le consul français Henri Blanchard de Fargès. 9 août Service religieux à la cathédrale en mémoire des victimes du choléra. 1855 5 novembre Etablissement de la société de saint Vincent de paul. 1856 27 mars Décès de Joseph François Dauban médecin atteint de choléra en soignant des malades pauvres. 1857 20juin Arrivé de 343 émigrants indiens sur le Minden de Madras ; 1859 30 août Inauguration de la statue de La bourdonnais sur la place du quai, Port Louis. 1860 3 mars Assassinat de Charles Victor Gallet, planteur et agronome par des laboureurs indiens à Magenta. 17 juillet Apparition à 5 heures du matin d’un énorme globe de feu qui parcourt l’île du nord au sud, en laissant un long sillon lumineux. 25 août Séisme au Grand port. 31 décembre Jean Edouard Remono, juge de la cour suprême est le premier mauricien à être fait chevalier par la reine 1861 8 avril Recensement de la population. 313,462 habitants. 2 septembre. Arrivée de la corvette anglaise Semiramis, avec les princes indiens Seyd Buguth et Abdool Aziz. 22 septembre Départ d’une mission officielle pour Madagascar pour féliciter Radama lors de son avènement au trône. 1862 7 janvier Le choléra éclate dans les prisons Centrales à Port Louis 25 septembre Pose de la première pierre de la chapelle Notre dame de la Salette à Grand Baie par Mgr Collier évêque de Port Louis. 1863 6 janvier Tremblement de terre ressenti à neuf heures du soir. Une maison est détruite a Pamplemousses. 9janvier Décès du gouverneur Stevenson à Réduit. 13 janvier Cyclone violent. 2 février Cyclone très violent causant des dégâts. 10 février Cyclone. Naufrage du navire Duke of Malakoff à l’entrée de Port Louis. 20 février Cyclone qui cause des dommages à l’agriculture 11 mars Cyclone désastreux. 1864 2 mai Les travaux pour la ligne de chemin du Nord sont terminés. 23 mai Inauguration de la ligne du Nord de chemin de fer. 24mai Arrivée de Mgr Michael Adrian Hankinson, évêque de Port Louis. Bernier Paul - Père Laval - Brochure éditée par les soins de la Congrégation du Saint-Esprit Bocage Bernard - Un saint de chez nous - Le Père Jacques Laval - Editions de l'Eure Bowe Père Brochure. L’Apôtre de l’île Maurice Christian Philippe A. – « A l’ombre de la croix » (vie et œuvres du Père Laval), Rose-Hill Cowper Eileen. - Blessed Jacques Laval, Apostle of Mauritius Delaplace P.F. - Le P. Jacques Désiré Laval, Apôtre de l’île Maurice (1803-1864) Congrégation du Saint-Esprit et du Saint Cœur de Marie. Edition revue et augmentée par le P.J.M. Pivault c.s.sp, Paris Fitzimmons Fr J. - Father Laval, Jacques Désiré Laval - The "Saint" of Mauritius La Vie Catholique. - Hebdomadaire catholique de Port-Louis, Ile Maurice Père Laval, le Bienheureux messager – Une publication de septembre 2000. Lagesse Loïs. – Le Père Laval – Son œuvre à l’Ile Maurice – au profit exclusif du Repas des Pauvres de Port-Louis - Ile Maurice Lécuyer Joseph. - Jacques Laval - Extraits de sa correspondance -, c.s.sp. – Beauchesne Michel Joseph. - Le Père Jacques Laval - Le "Saint" de l'Ile Maurice 1803-1864 - Beauchesne Editeur Michel Joseph - - De l'esclavage à l'apostolat - Les auxiliaires laïcs du Bienheureux Jacques Laval - Apôtre de l'Ile Maurice - Beauchesne Piancentini René, c.s.sp – Le « Pierre Claver » de l’île Maurice – Jacques Désiré Laval (1803-1864) – Dillen et Cie, Editeurs – Issoudun (Indre). Rath Josef Theodor. - Jakob Laval, der Apostel von Mauritius - Knechtsteden, Missonsverlag Rault M. - Les dernières années du Bienheureux père Laval Edition de l’Océan Indien. Bandes dessinées. Jacques Désiré Laval, l’Apôtre de l’île Maurice, présenté par Eric Francis – Extrait de la brochure du Rev. Gerald Bowe – Jean Margéot, évêque de Port-Louis (10-03-1977) René Berthier - Les grandes heures des chrétiens - Le père Jacques Laval et le journal de la mission à l'Ile Maurice - Univers média Cassette Vidéo : Buz Productions. Le Père Laval, témoin de l’amour de Dieu parmi les hommes – Transparence –– 1, route d’Allainville – 91410 Chatignonville - France Un long chemin vers la reconnaissance officielle. « Treize ans après sa mort, un de ses confrères rédige sa biographie. Certains détails seront contestés par l'évêque du Père Laval. Les Spiritains insistent pour qu'une enquête ait lieu. Ce qui se produit le 11 mars 1893. Le chanoine Chalvet fut nommé président de ce tribunal chargé de l'affaire. Car il s'agit d'un véritable procès, quand on cherche à savoir si un chrétien peut être considéré comme un Saint. Opposé à l'oeuvre du Père Laval, le président - qui joue le rôle d' « avocat du diable » - ne fait pas une enquête objective. Certains reprochent à l'apôtre des Noirs d'avoir critiqué les autres prêtres de l'Ile, conseillé le renvoi des jésuites. On l'accuse de n'avoir pas enregistré pour l'état civil les sacrements de mariage donnés pendants les épidémies. Bien peu de choses en vérité, à côté des réalisations positives. Et qui n'étaient même pas justes. Mais le Président ne se donne aucune peine pour entendre les témoignages, ni pour chercher les documents favorables au Père Laval. Son rapport est négatif. En 1895, une autre enquête, menée en Normandie, a donné de meilleurs résultats. Les deux dossiers sont alors envoyés à Rome. Sans la persévérance des Pères du Saint-Esprit, ils seraient restés enfouis dans la poussière ! » En 1887, le père Delapace, un confrère du père Laval écrivit un livre sur le père Laval ou il contait tout ce qu’il connaissait lui même. En 1893, 29 ans après la mort du père Laval, Mgr Maurin ordonna un procès informatif qu’il confia au chanoine Chalvet qui semble ne pas avoir été un croyant de miracles. Le successeur de Meurin, Mgr O’Neill ordonna que l’on étudie les lettres du père Laval En 1912, des hommes illustres décident de pétitionner les autorités ecclésiastiques en faveur du père Laval. Parmi eux, les cardinaux Bisleti, Billot, Van Rossum, Pignatelli, et Belmonte et Amette, archevêque de Paris. Ils demandent, la signature d’un décret d’introduction de la cause de béatification du père Laval. Le 26 juin 1918, Benoît XV signe le décret a la cour de Rome. Le procès apostolique va durer de 1919 a 1923. La cause va piétiner jusqu’en 1972. Le 22 juin 1972, le pape Paul VI promulgue enfin le décret constatant que « Le serviteur de Dieu, Jacques Désiré Laval l’apôtre de l’île Maurice a pratiqué les vertus chrétiennes a un degré héroïque pendant sa vie. Et dès ce jour le père Laval a droit au titre de vénérable. A Rome le 29 avril 1979, le pape Jean Paul II proclame la béatification. « Nous, afin d’exaucer la requête de nos frères Jean Margèot évêque de Port Louis et Raymond Masnouboixeda, évêque de Vich, celle de nombreux frères dans l’épiscopat et d’innombrables fidèles chrétiens, après avoir pris l’avis de la congrégation pour la cause des saints En vertu de notre autorité apostolique, décrétons que les Vénérables serviteurs de Dieu, Jacques Désiré Laval et François Coll soient appelés bienheureux, et que leur fête peuvent être célébrés chaque année dans les lieux et selon les modalités prescrit dans le droit. Le 9 septembre pour le bienheureux père Laval et le 2 avril pour le Bienheureux François Coll. Au nom du Père du Fils du Saint Esprit. Amen. A Maurice, le parlement déclare le 19 mai 1979, jour férié. Les chrétiens se rassemblent ce jour là au monument Marie Reine de la Paix. Le Cardinal Gantin était présent pour représenter le Vatican. . Monseigneur Henkinson : « L’Eglise a ses apôtres, un seul nom suffira pour le prouver, nom vénérable que vous n’oublierez jamais que vous transmettrez a vos enfants avec amour et reconnaissance comme celui d’un ami, d’un père, d’un saint : Le père Laval. Il dira aussi « Enfants du père Laval, levez-vous, et dites-nous, ou vous avez appris a vous aimer les uns les autres, a pardonner a vos ennemis, a oublier l’injure, a respecter les liens sacres du mariage ; a connaître Dieu et sa loi ? si ce n’est dans la grande école civilisatrice du tribunal de la pénitence. » Le 26 juin 1918 : ouverture par le pape Benoît XV à Rome du procès de béatification qui réétudie le dossier. Le Pape Jean-Paul II à Sainte-Croix, le 15 octobre 1989. - 9 septembre 1870.Inauguration du monument élevé à la mémoire du Père Laval. Cérémonie de la translation des restes du père à Sainte Croix. - Le 2 mai 1923 : Exhumation et constat des restes du Père Laval à l'intérieur de l'église de Sainte-Croix, en présence de Mgr J.-B.T Murphy, entouré du tribunal ecclésiastique. - Le 17 juillet 1923 : une guérison, humainement inexplicable, se produit sur le tombeau du Père Laval. Edgar Beaubois, anglican, est miraculeusement guéri d'une maladie de peau déclarée incurable. - 1970 : nouvelle enquête, pour complément d'informations. - Le 22 juin 1972 : toutes les objections sont réfutées, documents à l'appui. Le Pape Paul VI proclame que le Père Laval a été un chrétien héroïque. - 1975 : le bureau médical et l'office romain chargé des canonisations, ont reconnu authentique le miracle de 1923. A Rome, la date du 22 octobre 1978 était normalement prévue pour la béatification, mais la mort du Pape Paul VI allait remettre à plus tard cette proclamation. Cette date aurait pu être maintenue mais Jean-Paul 1er élu le 26 août ne vécut que trente jours comme pape. - Le dimanche 29 avril 1979 : Jacques Désiré Laval est déclaré "Bienheureux" par le Pape Jean-Paul II, en la Basilique de Saint-Pierre de Rome et proclamé Père de la Nation par toutes les populations de Maurice. La date du 9 septembre a été officiellement décrétée pour la célébration de sa fête.. Le cardinal Gantin, le 19 mai 1979. « En ce lieu qui a tout pour évoquer Tabor en cette minute ultime d’une Célébration - Communion, les temps sont raccourcis et les distances annulées, et je me sens avec joie et fierté comme chrétien, ici présent totalement Mauricien avec les Mauriciens. C’est auprès le buisson ardent de l’Eucharistie ici concélébrée dans la plénitude du merci, que nous puiseront avec toi cet infini respect de Dieu et cet amour pour tout homme notre frère. … Mais que le merci de vous tous, aillent vers Dieu et que nous implorons la venue sur nous de la fraternelle bénédiction en cet instant historique par la voix, le cœur et les mains d’un prêtre noir venu ici au nom du pape cela aussi est un symbole et quel symbole !. Parlerons nous d’un juste retour des choses, nous dirons plutôt un retour émouvant des choses justes, amicales, fraternelles, dans le ciel et l’histoire de ce «morceau de continent » désormais promu grâce a l’évènement que nous vivons au titre très enviable et universellement reconnu de terre sanctifiée par la naissance au Ciel du bienheureux Jacques Désiré Laval » Si de nouveaux miracles apportent un complément de preuves au dossier, l'Eglise ouvrira un procès de canonisation, suivi d'un vote, et le bienheureux Père Laval sera déclaré Saint. Un nouveau tombeau construit en 1965. Il remplace celui qui se trouvait devant la vieille église en pierres, détruite par le cyclone Carol. Philatélie. La série Père Laval comprend, outre les trois timbres, le bloc feuillet, les grandes et petites enveloppes de premier jour. La visite à Maurice de Sa Sainteté le pape Jean-Paul II a été l’occasion pour les services postaux mauriciens de produire d’autres timbres religieux. C’est la série de la visite du pape en 1989.. Le premier timbre-poste de cette série, d'une valeur faciale de 30 sous, rendait hommage à l'évêque de Port-Louis, le cardinal Jean Margéot. Il avait été élevé au cardinalat en juin 1989. Triduum pour marquer le 137e anniversaire de la mort du Père Laval. Cérémonies pour honorer le père Laval. La messe commémorative marquant la mort du Bienheureux Jacques Désiré Laval a eu lieu cette année la journée même de sa fête, soit le dimanche 9 septembre à 15 h 00, à la cathédrale Marie Reine du Monde. Cette célébration eucharistique revêtait cette année un caractère spécial dans la mesure où elle constituait l’apothéose d’un triduum qui avait regroupé un certain nombre de Mauriciens ayant répondu favorablement à une invitation pour un ressourcement spirituel basé sur le vécu exemplaire et l’enseignement du Père Laval. « Dieu nous aime et nous invite à répondre à son message d’amour en actualisant dans notre quotidien les grandes valeurs évangéliques qu’il nous propose… . » Cet enseignement est tout un programme puisqu’il condense l’essence même du message d’amour du Christ. Aussi Patricia Chung et l’abbé Schulz de la paroisse de St Richard qui animaient le triduum en ont-ils fait leur thématique pour ces deux journées de préparation spirituelle. La messe concélébrée du 9 septembre constituait donc le point culminant de ce temps fort de prières dans le cadre de la fête du Bienheureux Jacques Désiré Laval. Dans une monition de circonstance, Gérard Govinden, qui animait la cérémonie, a souligné que « le Père Laval joue le rôle de trait d’union, de rassembleur au sein de la diaspora mauricienne, ici au Canada et aussi à travers le monde, mettant en communion les fils et les filles de notre ancienne île au soleil ainsi que leurs descendants éparpillés aux quatre coins du globe. Poursuivant, l’animateur a précisé que, 22 ans après sa béatification, l’Apôtre des pauvres demeure plus que jamais, selon une image chère au Cardinal Jean Margéot, le symbole de l’unité mauricienne dans toute sa diversité culturelle, raciale et religieuse… Et à l’animateur d’ajouter : « L’abbé Maurice Gobeil, spiritain de la maison Alonzo de Gatineau, précisait pour sa part que le Père Laval avait été à la fois prophète innovateur, pasteur créatif mais aussi homme d’actualité. C’est surtout à ce titre, qu’en ce début du 3e millénaire, qu’il peut encore nous inviter à lui emboîter le pas. Autrement dit, cette invitation qu’il nous lance aujourd’hui encore de marcher sur ses pas et de suivre la route qui nous conduit à un père plein d’amour et de bonté est tout à fait d’actualité, en tout point circonstancielle. » Poursuivant, l’animateur a remercié chaleureusement au nom de tous les Mauriciens les Pères du Saint Esprit qui “ une fois de plus avaient répondu avec tant de spontanéité et d’empressement à l’invitation de venir célébrer avec les Mauriciens le Bienheureux Jacques Désiré Laval”. Le Père Laval, il faut se le rappeler, a été un des plus illustres Spiritains, admiré et vénéré aujourd’hui encore par ses confrères qui se tournent vers leur mentor pour s’inspirer, se ressourcer et prendre appui. “Aussi chaque occasion de méditer sur ses actions et de le prier est toujours bien accueillie par ces émules contemporains du Père Laval. » Pour présider la concélébration, on retrouvait dans le chœur, le Père Serge Hogue, c.s.sp, supérieur des Spiritains à Montréal. Il avait à ses côtés les concélébrants suivants : Le Père Jean Labrèche, c.s.sp. Le Père Jean-Guy Gagnon, c.s.sp. L’abbé Friquin du diocèse de Port-Louis et le revérend père Schultz de la paroisse de saint Richard qui avait animé les deux précédentes soirées du triduum. La célébration fut un temps fort de prières et de recueillement. La chorale soutenait la prière chantée avec ses accents et ses accords qui faisaient l’assemblée revivre les messes animées de Sainte Croix et des autres paroisses de l’île Maurice. Il convient ici de souligner que Denis Armourdon, Clyde et Linley Cotte, de l’orchestre des Mascareignes, ont énormément contribué à donner un cachet typiquement mauricien à cette célébration comme à toutes les célébrations eucharistiques réunissant la communauté mauricienne à la Cathédrale, Marie Reine du Monde, durant ces dernières années. Nous leur en sommes infiniment reconnaissants. Dans son homélie, le célébrant a souligné que le Père Laval est plus que jamais un modèle pour les chrétiens d’aujourd’hui comme il le demeure pour les Pères du Saint Esprit œuvrant présentement dans pas moins de cinquante-six pays du monde. Il a précisé qu’une cérémonie spéciale organisée plus particulièrement pour les Spiritains retraités était programmée pour le dimanche 17 septembre au sein de la congrégation dont il est présentement le supérieur spirituel. Le prédicateur nous a alors exhortés à réfléchir sur l’invitation suggérée par la Bonne Nouvelle proclamée dans la Parole de Dieu que nous avions écoutée ensemble et proclamée par toute la vie de Jacques Désiré Laval, apôtre de l'Ile Maurice. “ Sommes-nous prêts à respecter les autres comme Jacques Laval l'a fait en se mettant à leur service et à leur niveau? Sommes-nous portés à utiliser la douceur et l'humilité pour venir à bout des résistances que nous rencontrons? ” s’est demandé l’orateur. “ Oui, Jacques Désiré Laval, ce grand ami de Dieu, continue aujourd'hui de nous inviter à suivre Jésus en délaissant, s'il le faut, tout pour Lui. Il a appris le créole, il a délaissé la grande maison pour s'installer dans l’arrière cour, là où les gens ne seraient pas gênés de venir le visiter. Cette disponibilité et cette ouverture aux autres est une invitation encore aujourd'hui à travailler contre toute discrimination, à mettre toutes nos énergies à secourir nos frères et sœurs dans le besoin, sans distinction aucune. Et surtout, il a fait confiance en l'Esprit Saint. Et de ces gens, plusieurs anciens esclaves, auxquels on faisait peu confiance, il a osé faire des catéchistes qui se sont montrés plus qu'à la hauteur de ses rêves car il leur a fait découvrir qu'ils étaient vraiment fils et filles de Dieu. A nous de continuer dans ses traces. Amen.” La communion avec les compatriotes qui se réunissaient à l’autre bout du monde fut encore plus réelle cette année avec la réception d’un message d’amitié et d’encouragement de Monseigneur Maurice Piat, Évêque de Port- Louis. C`est Franco Plaiche, qui fait partie depuis des années du comité organisateur de la fête du Père Laval qui en donna lecture. Évêché de Port-Louis Le 5 septembre 2001 Chers amis du Canada, Je réponds bien volontiers à l’invitation de Gérard Govinden, de vous adresser un petit message à l’occasion de la fête du Bienheureux Père Laval, dimanche prochain. La première idée qui vient à l’esprit des Mauriciens que nous sommes, lorsque nous pensons au Père Laval, est celle d’unité. Oui, certainement, le Père Laval est un pôle d’unité pour notre peuple. De quelque milieu culturel ou de quelque appartenance religieuse que nous soyons, nous reconnaissons en lui l’homme de Dieu qui s’est donné tout entier à la promotion des plus humbles, notamment de ces esclaves fraîchement libérés quelques années avant son arrivée – c’est d’ailleurs pour s’occuper d’eux qu’il a demandé à être envoyé à l’île Maurice. Cependant, il importe de se demander et de reconnaître en quoi s’enracine pour s’y fixer aussi fermement et durablement, ce pôle d’unité qu’est le Père Laval. La réponse à cette question, c’est : la croix du Christ. Parlant du Christ s’offrant pour nous sur la croix, saint Paul écrivait déjà : “C’est lui qui est notre paix; de deux peuples (juifs et païens), il n’en a fait plus qu’un”. L’œuvre du Père Laval chez nous n’a rien été d’autre que cette actualisation du mystère de la croix au milieu du peuple mauricien, à un moment crucial de son histoire et de ses destinées. Aussi bien, l’appel que je vous fais à l’occasion de la fête du Père Laval, c’est de vous laisser conduire par lui et ainsi, comme on dit, pour “donner un sens” à votre vie. Comme saint Paul à son disciple, je voulais dire à chacun de vous : “Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité d’entre les morts”. C’est lui, en effet, qui est notre salut. Aujourd’hui, plus que jamais peut-être! . Avec mes vœux les meilleurs pour toutes vos familles, + Maurice E. Piat Evêque de Port-Louis

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